Romain Gaudron, coprésident d’Ecolo : "On sent un respect pour notre sérieux"
En cette rentrée politique, les présidents provinciaux des partis nous répondent. Aujourd’hui, Romain Gaudron, coprésident d’Écolo, s’exprime sur les futures élections.
- Publié le 12-09-2023 à 06h30
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Romain Gaudron, vous êtes coprésident d’Écolo Luxembourg avec Nicole Graas et Sophie Michel. Comment fonctionne votre équipe ?
Très bien. L’équipe est complémentaire. Nous travaillons main dans la main avec nos deux députés pour préparer cette prochaine campagne aux enjeux importants. Notre mandat est de deux ans, mais nous aurons une prolongation afin de pas changer en cours de cette année importante en raison des élections. Après les scrutins, les militants pourront à nouveau se prononcer pour la présidence.
Comment se comporte Écolo Luxembourg en cette rentrée 2023, alors que les élections se profilent ?
On sent une poussée dans les locales. Des citoyens nous approchent pour nous rejoindre. Ils s’intéressent à ces enjeux de société. Je crois que ça avance dans le bon sens.
Où en êtes-vous dans la formation de vos listes ?
L’appel à candidature est ouvert en interne. On travaille au comité de liste qui sera l’organe analysant ces candidatures et qui fera une proposition aux militants qui choisiront. On ne désignera les candidats aux places stratégiques qu’en fin d’année. C’est un gros enjeu pour nous, après la belle percée de 2019 et nos deux premiers députés luxembourgeois.
Au Fédéral en 2019, Cécile Thibault jouissait d’une certaine popularité et Écolo enregistrait une énorme progression. Les circonstances ont changé. Cécile Thibault n’est plus là et Écolo sort d’un gouvernement. Ce sera compliqué de garder ce siège ?
Ce sont effectivement des éléments à prendre en considération. Mais le contexte aussi a changé. Nous avons renforcé notre ancrage local avec des présences dans des exécutifs communaux et avons nos deux députés qui ont bien travaillé. Les Luxembourgeois ont pu voir les apports des écolos pour notre Luxembourg. Oui, ce siège au Fédéral, c’est un beau défi. On pense que les Luxembourgeois ont compris l’intérêt que tous les partis soient représentés à Bruxelles. C’est une plus-value pour notre province.
Le parti que vous craignez le plus pour ce siège ?
Le MR était premier parti en 2019, Les Engagés avec Lutgen en tête de liste tenteront de le récupérer et le PTB est une menace. Le choix que l’électeur aura en 2024, ce sera soit un deuxième représentant d’un parti de centre droit, soit pousser les extrêmes, soit maintenir ce siège à Écolo pour un autre projet de société. Tous les scénarios sont plausibles.
À la Région, vous aviez aussi obtenu un siège, mais c’était à la suite d’abord d’une victoire juridique. Le Luxembourg passant de deux circonscriptions à une.
C’était une victoire juridique oui, mais qui a aussi permis de renforcer le poids du Luxembourg au niveau du parlement wallon, puisque nous avions cinq élus pour deux circonscriptions et que grâce à cette victoire, le Luxembourg a eu un élu en plus. Notre action a été positive pour le luxembourgeois. Ce siège sera accessible, mais il faudra être compétitif et mettre en avant le bon travail de Jean-Philippe (NDLR: Florent) et d’Écolo.
Plusieurs possibilités de nom se présentent à Écolo pour les postes de combat, ce ne fut pas toujours les cas.
Oui, c’est une évolution. Aujourd’hui, il y a des têtes connues chez Écolo. Par rapport au passé, c’est également une force. Nous avons aujourd’hui des personnes capables d’endosser des responsabilités. Des mandataires locaux ont de la crédibilité et pourraient aussi monter en puissance. La co présidence doit amener une proposition forte aux militants.
Et vous ?
Pour le moment, c’est une possibilité.
Une participation au gouvernement ne laisse pas que de bons souvenirs dans les scrutins qui ont suivi. Et cette fois ? Votre sentiment ?
Il est vrai qu’une participation au gouvernement laisse parfois des peaux de banane sous les pieds. Mais je suis confiant, car le bilan de notre parti au gouvernement est positif dans un contexte pas simple. Il faudra se montrer pédagogue, expliquer nos actions et surtout ce qu’on a envie de faire encore dans un contexte où les écolos seront nécessaires pour faire évoluer les choses.
Vous êtes par contre dans l’opposition à la province. Avez-vous pour objectif d’entrer dans une majorité après les élections ?
En tout cas, on pense que la politique ne se fait pas seul. On doit créer des ponts si on veut faire avancer notre projet politique.
Pour changer des choses, il faut participer à des exécutifs. On saisira toute opportunité qui se présente pour apporter notre touche et faire avancer les projets.
Et à la province vous sentez une opportunité ?
Je sens un respect des autres responsables provinciaux à l’égard de notre équipe, de notre structure. On respecte notre sérieux. Est-ce que cela ira jusqu’à se concrétiser dans une majorité ? Je ne sais pas. On ne ferme aucune porte et on se voit capable de travailler avec toutes les forces en présence.
Ressentez-vous aussi cette image de parti avec lequel il est difficile de collaborer ?
Il y a une image historique d’Écolo en parti d’opposition. C’est un peu dépassé. Nous avons montré dans la province que nous sommes capables de prendre nos responsabilités dans des exécutifs. Écolo, c’est autre chose que la caricature que l’on peut en donner.