"La réforme du Code du Tourisme est une réelle menace pour la province de Luxembourg": Les Engagés tirent la sonnette d'alarme
Les Engagés de la province de Luxembourg estiment que la réforme voulue par la ministre wallonne De Bue menace réellement l’avenir du tourisme dans la Belle province.
- Publié le 08-09-2023 à 17h51
- Mis à jour le 08-09-2023 à 17h52
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Les Engagés de la province réunis jeudi soir pour évoquer le code wallon du Tourisme en cours de révision au niveau du gouvernement wallon, à l’initiative de la ministre De Bue, annoncent une réelle catastrophe pour le tourisme dans la belle province.
Dans un communiqué que nous résumons ici, les Engagés détaillent ce qui suscite leurs craintes:
Hébergements touristiques: inscription obligatoire à la BCE !
"Actuellement, 1174 hébergements de terroir (gîtes, chambres d’hôtes et meublés) sont reconnus en province de Luxembourg pour 3582 au total sur toute la Wallonie. Cela représente donc 33% de l’offre totale du secteur. Or, le futur code prévoit l’obligation pour ces hébergements de terroir d’être inscrits à la Banque Carrefour des Entreprises (c’est-à-dire sortir du mécanisme de déclaration de revenus privés) pour pouvoir être certifiés et avoir accès aux mécanismes d’aide financière et à la promotion. Cette disposition va immanquablement toucher négativement le secteur.
En effet, un grand nombre de propriétaires (80%) n’a pas de numéro BCE et ne verra pas l’intérêt à se faire certifier. Au final, nombreux de ces hébergements risquent de sortir de l’offre touristique reconnue et donc de disparaître des mécanismes de promotion et de financement, ce qui induira forcément des retombées économiques négatives pour notre territoire."
Les organismes touristiques impactés : un seul office du tourisme par commune
Les Engagés poursuivent: "La province compte 9 Maisons du Tourisme, 41 Syndicats d’initiative, 13 sections locales et 12 offices du Tourisme. Dans le projet de nouveau code, les Maisons du Tourisme se verraient confier de nouvelles missions sans moyens financiers complémentaires de la part de la région. tous les autres opérateurs seraient tous rebaptisés" office du Tourisme", avec un seul office par commune. Nous craignons qu’une réforme imposée du dessus brise purement et simplement l’élan des nombreux bénévoles qui constituent la plupart de ces structures."
Les attractions touristiques ne seront plus financées de façon structurelle
"Actuellement, écrivent encore les Engagés, nos attractions reconnues ont accès aux subsides en équipement touristique, qui représentent des aides majeures. Or, ce mécanisme d’aide en équipement touristique est remis en cause. Or, le développement et le renouvellement d’infrastructures touristiques sont des éléments essentiels pour renforcer l’attrait de notre province. Les dispositions en termes de subvention, qui risquent désormais de s’orienter sous la forme d’appels à projets et non plus sous forme de financements structurels, ne permettront plus à nos opérateurs de développer une vision à long terme en matière touristique, ce qui va fragiliser le secteur."
Exit les gîtes et chambres d’hôtes, bonjour les "meublés de tourisme" !
Les Engagés insistent encore sur un changement à venir: "Les appellations"gîtes"et"chambres d’hôtes", bien ancrées et identifiées par les touristes, pourraient disparaître au profit de l’appellation"meublés de tourisme". Une perte de repère pour nos milliers de touristes en quête d’une offre durable et humaine, bien identifiée à travers les dénominations"gîtes"et"chambres d’hôtes"".
Idem pour les épis et soleils amenés à disparaître
Il en va de même, affirment encore Les Engagés avec " la disparition des classifications (épis pour les hébergements, soleils pour les attractions, …) pourtant si importantes, tant pour nos opérateurs touristiques ayant investi beaucoup pour obtenir ces labels, que pour nos touristes s’y référant comme gage de qualité de l’offre."
Sur base de toutes ces inquiétudes, Les Engagés de la province s’interrogent, disent-ils, "sur la considération qu’accorde le gouvernement wallon à l’offre touristique de la belle province. Dès lors, ils réclament une véritable vision à moyen et à long terme pour rassurer le secteur. Derrière une offre touristique de qualité, c’est tout un secteur économique et pourvoyeur de milliers d’emplois qui est en jeu."