Vingt-deux mares en faveur de la biodiversité à Nassogne
À l’initiative de Natagora, 22 mares ont été creusées sur des terrains de 7 agriculteurs ayant adhéré au projet. Les premiers résultats sont déjà là.
- Publié le 07-09-2023 à 20h02
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Vingt-deux mares ont récemment inondé des prairies de l’entité de Nassogne. Des prairies qui sont la propriété de sept agriculteurs de son territoire.
L’initiative émane de Natagora, et s’inscrit dans un partenariat avec ces derniers et la Commune de Nassogne. Et dans un réseau bien plus large que les frontières de celle-ci.
"Dans le cadre du PWDR, le Programme Wallon de Développement Rural, la Région octroie une subvention pour creuser des mares en zone agricole, explique Patrick Lighezollo, chargé de projets et responsable des réserves naturelles de la régionale Natagora Famenne. Deux types de site sont éligibles, à savoir les sites Natura 2000 et/ou d’intérêt écologique. Nous avons dû prioriser les communes. Certaines ont été retenues dont Nassogne, où nous avons contacté plusieurs agriculteurs. Sept ont répondu favorablement. Vingt-deux mares ont donc été creusées sur leurs terrains, d’une superficie de 50 à 150 m3."
Patrick Lighezollo justifie l’intérêt du projet. "L’effondrement de la biodiversité est grave pour l’humanité. Or, les mares et étangs naturels jouent un rôle écologique crucial en qualité de zone humide. Ils constituent des écosystèmes refuges pour nombre d’espèces de la faune et la flore, caractéristiques du milieu aquatique sauvage."
540 € de prime par mare
Didier Hérin, de Lesterny, fait partie des agriculteurs à avoir proposé des terrains, en l’occurrence deux, pour le creusement sept mares. "Quand Natagora m’a contacté, j’étais de suite partant de suite, déclare l’agriculteur nassognard. J’ai toujours été branché biodiversité. J’avais déjà songé à créer des mares. Quand on fauche, on doit laisser 10% de superficie. Les mares ont donc été créées dans ces zones."
Pour les agriculteurs, l’intérêt peut être double. "Par mare, ils reçoivent 540 € de prime, il y a peu de contraintes. Ce n’est que du bonus, souligne Patrick Lighezollo. Et quand les mares se trouvent en zones de pâturage, elles peuvent servir à abreuver le troupeau. Nous les clôturons alors pour les protéger, tout en trouvant une solution à cette fin."
"Six mois pour creuser un trou au milieu de nulle part"
Sur le territoire de Nassogne, les résultats escomptés en faveur de la biodiversité ne se sont pas fait attendre. "Nous ciblons principalement des amphibiens, avec en tête de liste le triton crêté, mais nous voyons aussi des bécassines des marais, cigognes noires, grenouilles vertes", se félicite Patrick Lighezollo qui confie également que "le frein à davantage de mares encore est la lourdeur administrative. Vu qu’il y a une modification substantielle du relief du sol, nous devons introduire une demande de permis d’urbanisme. Il faut compter 115 jours minimum. Toutes les administrations compétentes doivent émettre un avis. Nous avons déjà dû attendre 6 mois juste pour creuser un trou au milieu de nulle part. Un particulier peut en faire de même à sa guise."
Prévenir les inondations
Patrick Lighezollo voit d’autres avantages aux mares. "L’idée est aussi de créer des mares dans les zones de ruissellement, pour prévenir les inondations en contenant les eaux."
Trois sources
Les mares peuvent être alimentées par trois sources: les eaux de pluie, de ruissellement et/ou jaillissant du sol. "Celles sur mes terrains sont alimentées par les trois. Vous avez toujours au moins 1 m de profondeur, même quand il fait sec", note Didier Hérin.
Aussi à marche
"Les projets ont été validés pour Marche et Rochefort, où 34 et 28 mares vont êtres creusées", précise Patrick Lighezollo.
Merci à la commune
"Chapeau aux Communes qui soutiennent le projet, insiste Patrick Lighezollo. À Nassogne, la Commune a préfinancé les travaux, d’un montant total de 6 400 €, en attendant la libération du subside. Car son souhait est aussi de soutenir les agriculteurs."