Le personnel ouvrier des écoles officielles craint pour son emploi: manif à Virton
Le personnel ouvrier (cuisine, entretetien, transport) des écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles craint pour son emploi. Manifestation à Virton.
- Publié le 10-06-2023 à 07h00
- Mis à jour le 11-06-2023 à 16h14
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Comme dans plusieurs autres établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce vendredi, le personnel ouvrier de l’Athénée royal de Virton a manifesté toute la matinée devant la section secondaire, Faubourg d’Arival, mais aussi devant la section de l’enseignement fondamental, avenue Bouvier, là où se tient le marché du vendredi.
L’occasion pour ce personnel très inquiet d’attirer l’attention des citoyens en les invitant à signer une pétition à renvoyer à la ministre de l’Éducation Caroline Désir, ainsi qu’au ministre-président de la FWB, Pierre-Yves Jeholet.
Tout de vert vêtues aux couleurs de leur syndicat, la CSC, ces dames, toutes ouvrières d’entretien ou cuisinières, craignent pour leur emploi suite à un avant-projet de décret qui prévoit de transférer progressivement la charge financière, liée aux membres du personnel ouvrier nommé, vers les écoles du réseau Wallonie-Bruxelles Enseignement dans lequel ils sont affectés.
Et quand on sait que la FWB a déjà réduit drastiquement les dotations à ces établissements, les syndicats craignent purement et simplement des impacts directs sur le personnel ouvrier, non nommé, qui pourrait perdre son emploi.
1/3 de personnel non nommé
Rien qu’à l’Athénée ARNO de Virton, en tenant compte de la section fondamentale en plus et de l’implantation à Ethe, ils et elles sont à près de 40 membres à statut ouvrier (entretien, cuisines, sécurité, parcs et jardins, transport scolaire, interne, etc.)
"Un bon 1/3 de ce personnel n’est pas définitif et pas nommé. Que va-t-il leur arriver ?", craignent Lætitia Guetaz, la déléguée CSC ouvrier dans l’école, et Nathalie Dehard, comptable à l’ARNO, qui n’est pas nommée actuellement (le personnel administratif est aussi concerné).
Mme Guetaz poursuit: "En cuisine, nous sommes ici dans la section secondaire à 7, dont 3 seulement sont nommées à titre définitif. Nous sommes 7, mais ne travaillons pas toute à temps plein. Vous imaginez que si l’on ne peut conserver que le personnel nommé, cela équivaut à 1 personne 1/2 ETP, équivalent temps plein, tout cela alors que nous préparons chaque jour entre 350 et 400 repas ! Cela deviendrait intenable", dit encore Lætitia Guetaz.
"Pas de bras, pas de repas !", est le slogan affiché contre les murs de l’ARNO à Virton.
Et plus haut, sur un grand calicot déployé le long du bâtiment de l’école fondamentale de l’avenue Bouvier, les manifestantes ont écrit "Emplois temporaires, emplois précaires !"
Par ailleurs, 200 repas sont préparés chaque jour au départ des cuisinières de la section fondamentale à l’avenue Bouvier, plus 50 repas pour la section d’Ethe.
Soutien des élèves
L’inquiétude est d’autant plus grande au sein du personnel ouvrier de l’Athénée de Virton que l’annonce de ces réformes tombe à un mauvais moment.
En effet, ce 16 juin, les cuisines de l’ARNO vont être soumises à un audit pour déterminer si elles méritent le label Green Deal. "On fait du bio, du local, avec de bonnes denrées de chez nous, on tient vraiment à obtenir ce label", insiste Lætitia Guetaz, la déléguée de la CSC.
Ce serait le comble que l’école décroche ce label et que patatras, dans quelques mois, le personnel en cuisine soit à ce point réduit en nombre que la qualité du service ne puisse plus être assurée par leurs collègues restant en place.
"C’est pour cela qu’on se bat en faisant signer des pétitions aux gens, à renvoyer aux ministres Désir et Jeholet. On ne peut pas laisser passer cela !", dit encore la déléguée de la CSC, Mme Guetaz.
Le décret en question ne devrait être appliqué qu’à partir de janvier 2024, mais une nouvelle réunion importante aura lieu à Bruxelles le 4 juillet.
"Ce qui nous fait chaud au cœur, c’est que beaucoup de professeurs et instituteurs et institutrice nous ont dit leur soutien et solidarité ce matin", disent ensemble les membres du personnel ouvrier à Virton.
Partout ailleurs en Wallonie et à Bruxelles, ce mouvement était organisé en front commun syndical.