Un ancien Diable Rouge, tombeur de l'Union St-Gilloise, enterré à Libramont
Samedi prochain, le cimetière de Libramont ouvre ses portes pour une visite guidée. C’est comme un album souvenir. On peut y voir des tombes de peintres, héros, mayeurs et même d’un Diable Rouge!
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- Publié le 30-05-2023 à 18h35
- Mis à jour le 31-05-2023 à 09h28
Depuis quelques années, la Ville de Libramont met un point d’honneur à améliorer ses cimetières qui en avaient grandement besoin. En ville, on a remplacé le béton et la grenaille envahie par les mauvaises herbes, par de la pelouse ; le coin réservé aux enfants a été restauré ; on a conjugué ce lieu de recueillement avec l’écologie en plaçant des nichoirs, un hôtel à insectes, etc.
Restait à mettre en évidence l’aspect patrimonial, une des compétences de l’échevin Jonathan Martin. En collaboration avec le Cercle d’histoire local, la Ville organise, les 2, 3 et 4 juin les journées ‘églises ouvertes’ en mettant à l’honneur les édifices de Freux, Sainte-Marie-Chevigny, N-D de Lorette et de Lhommal via des visites réelles et virtuelles, présence d’experts, etc. L’occasion aussi de faire découvrir le patrimoine du cimetière de Libramont. Cela commence ce vendredi 2 juin par une conférence de Thierry Luthers sur son denier livre Derniers domiciles connus. Et, dès ce samedi à 10 heures, une seule visite guidée du cimetière est programmée (rendez-vous devant l’église) pour y découvrir les tombes des personnalités enterrées là.
On enterre les morts à Libramont depuis 1900
Il faut savoir que la commune de Libramont n’a été créée qu’en 1900. Avant cela, elle dépendait de Saint-Pierre et les habitants étaient inhumés dans le cimetière de ce village. La création de la ville, en 1900, a permis d’enterrer les morts à Libramont.
Un travail de recensement des personnalités des gens inhumés sur le territoire de la commune avait été fait par le service communal en 2017. Onze personnalités avaient déjà été répertoriées.
Marius, le buteur du Daring, Diable Rouge et tombeur de l’Union Saint-Gilloise
Parmi ces personnalités, il y a la dernière demeure, sobre et sombre d’un Bruxellois venu s’établir à Libramont dans sa jeunesse pour y développer le football après une carrière remarquée et remarquable. Il s’agit de Marius Mondelé, décédé en 1981 et enterré dans sa ville d’adoption Libramont. Avant-Guerre, il a porté quatre fois la vareuse des Diables Rouges. Il a été l’avant-centre du Daring, de 1931 à 1945, et est connu pour avoir arrêté la série de 60 matchs sans défaite de l’Union Saint-Gilloise, le 10 février 1935 en marquant les deux buts du Daring qui fut champion de Belgique de foot en 1936 et 1937 !
Mady et Nicolas, deux nonagénaires qui connaissent le cimetière comme leur poche
L’échevin Martin voudrait aller plus loin dans sa quête des personnalités enterrées à Libramont: " J’ai rencontré Mady Sulbout et son époux Nicolas Franzen qui ont plus de 90 ans et qui ont connu tous les mayeurs de Libramont, à part le premier, Jean Parent, bourgmestre libéral anticlérical fondateur de la ville et qui a présidé aux destinées de la commune de 1900 à 1926. Mady connaît des tas d’anecdotes et ça nous permet de découvrir des choses qu’on avait perdues de vue. Cette journée de samedi sera dupliquée l’an prochain dans un autre village de l’entité. J’appelle toute personne ayant des informations ou anecdotes sur celles et ceux qui sont enterrés ici, de nous les communiquer."
Un cheminot héroïque qui a donné sa vie pour sauver ses passagers
Parmi les personnalités locales enterrées à Libramont, Jonathan Martin cite bien entendu Marie Howet, dont le caveau familial qui abrite ses parents et des membres de sa famille avait été déplacé dans le nouveau cimetière. Le monument a été nettoyé et redoré par la Ville.
Pour le reste, nous avons d’autres artistes, comme le peintre populaire Lucien Maringer (1903-1981) poursuit M. Martin. Ce Libramontois, ancien élève de Marie Howet, peignait paysages, portraits et fleurs à l’huile ou au fusain . Plus loin, il y a la tombe de Charles Bentz, auteur wallon et instigateur du wallon à l’école". On trouve aussi des héros des deux guerres, deux tombes du Commonwealth et un héros civil en la personne de Fernand Lassence, machiniste de la SNCB qui a sacrifié sa vie pour sauver ses passagers en 1947 à Meix-devant-Virton.
Tous les mayeurs morts depuis 1900 sont enterrés à Libramont, sauf un
Sans le faire exprès, les mayeurs qui se sont succédé depuis 1900, de Jean Parent à Pierre Arnould, reposent dans le même secteur du cimetière de Libramont. Pour samedi, la Ville met au point une plaquette avec la photo de chacun, son temps de mayorat, autres fonctions politiques, etc. Parmi eux, Célestin Martin, résistant durant la Seconde Guerre mondiale ou Charles Bossicart, mayeur durant 43 ans et qui a attiré les grands pourvoyeurs d’emplois dans sa ville. Seul manque le deuxième mayeur de Libramont, Lucien Chenot, qui repose à Bastogne
Visite guidée du cimetière de Libramont samedi 3 juin à 10 h. Rendez-vous devant l’église.