Le coup de gueule d'Alexandre à Arlon: "On paie 6 fois la taxe déchets pour une colocation"
En colocation à Arlon, ils paient tous les taxes comme s’ils vivaient de manière isolée. Une situation que dénonce un néo-Arlonais.
Publié le 25-05-2023 à 12h25 - Mis à jour le 25-05-2023 à 19h01
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Alexandre Magis vit en colocation depuis un an avec cinq autres personnes dans une grande maison à Arlon. Comme toutes les personnes domiciliées à Arlon, il a reçu cette semaine son invitation à payer la taxe annuelle pour les déchets et les égouts. Considéré comme une personne isolée, il doit dès lors s’acquitter de 150 € pour les immondices et 65 € (un montant fixe) pour les égouts. Au même titre que ses colocataires. "Ce n’est pas une situation normale. C’est aberrant de payer 6 fois pour un même service. Ce n’est pas logique. Qu’on fasse payer les riches ! La Commune devrait mettre en place un cadre pour les jeunes travailleurs. J’ai bien l’intention de faire bouger les choses. On vit en colocation pour avoir plus facile financièrement et la Commune nous taxe de manière abusive. Ce que l’on gagne d’un côté on le perd de l’autre."
"Cette situation peut paraître injuste, c’est vrai, reconnaît Cédric Leclercq, directeur général à la Ville d’Arlon. Mais chaque citoyen doit s’acquitter de la taxe, même s’il ne réside que quelques mois dans la commune. Il paie alors un prorata. Les colocataires n’ont aucun lien familial entre eux. Ils sont considérés chacun comme des personnes isolées. Elles occupent chacune une partie du logement, produisent leurs déchets. Ce n’est pas une situation spécifique à la Ville d’Arlon."
Et pourquoi ne pas taxer le propriétaire qui répercuterait le coût sur l’ensemble des colocataires ? "Le propriétaire peut être tenu responsable en cas de non-paiement de la taxe. Ou si aucun des locataires n’est domicilié dans l’immeuble et ne peut dès lors être identifié", poursuit le directeur général.
Sous les radars
Autre incompréhension d’Alexandre: les colocataires qui ne se sont pas domiciliés dans le logement n’ont pas reçu la redevance à payer. Logique, mais illégal !
Ces colocataires n’existent tout simplement pas aux yeux de l’administration et passent donc sous les radars. "Ces personnes utilisent les services publics sans payer les taxes. Elles se trouvent dans l’illégalité et s’exposent à des ennuis si ellesne se déclarent pas à la Commune . C’est une obligation légale", rappelle Cédric Leclerq. La police, qui effectue des contrôles lors de visites domiciliaires des nouveaux résidents, peut découvrir des situations telles que celle décrite. Les agents constatateurs de la Commune comptent les sonnettes et les boîtes aux lettres sur les bâtiments. "C’est une sonnette et une boîte aux lettres par appartement ou par chambre dans une colocation. Une invitation à se régulariser est envoyée au locataire lorsque la situation ne reflète pas la réalité."
Enrôlement d’office
Avec, en cas d’absence de réaction du locataire, la possibilité d’être considéré comme second résident. La taxe s’élève alors à 640 € par an (175 € pour les campings), avec une majoration de 10% en cas d’enrôlement d’office pouvant aller jusqu’à 200% lorsque plusieurs infractions sont constatées. "Des dossiers de régularisation, il y en a beaucoup à l’administration communale. On va rarement jusqu’au second rappel au vu des montants en jeu", souligne le directeur général.
Autre cas de figure, lorsqu’aucun locataire n’est déclaré, le bâtiment peut être jugé inoccupé et la taxe sur les immeubles inoccupés est due par le propriétaire qui s’expose aussi à des amendes administratives.