Accident sur une route de campagne à Arlon: "Vous auriez pu voir passer un éléphant rose"
8 mois après avoir provoqué un accident, le prévenu se souvient qu’une biche a traversé la route. Le taux d’alcoolémie du conducteur atteignait 2,31 grammes le matin.
Publié le 19-05-2023 à 12h13 - Mis à jour le 19-05-2023 à 15h45
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Un homme de 34 ans résidant aujourd’hui dans la région namuroise est poursuivi pour avoir provoqué, le 15 janvier 2020, un accident sur une route de campagne dans la région arlonaise. Il s’explique devant le tribunal correctionnel d’Arlon, siégeant en appel du tribunal de police. "J’étais au volant de ma camionnette quand un gibier du style d’une petite biche a traversé la chaussée, se justifie-t-il. J’ai freiné pour l’éviter et la voiture, qui me suivait de trop près, m’a embouti."
Sa version n’a pas convaincu la représentante du ministère public, la procureure du roi, Murielle Seret: "Monsieur édulcore les faits. Il oublie de signaler que les policiers arrivés sur place ont noté dans leur procès-verbal qu’il était en état d’ivresse importante et que son taux d’alcoolémie atteignait 2,31 grammes par litre de sang. Or l’accident a eu lieu le matin et il explique que sa consommation d’alcool datait de la veille. Dans un tel état, le gibier qu’il prétend avoir vu aurait tout aussi bien pu être un éléphant rose. Ses déclarations sont hautement improbables." Mme Seret a aussi soulevé un casier judiciaire fourni avec beaucoup de problèmes liés à l’alcool.
Il confond la pédale de frein et celle de l’accélérateur
Pour la conductrice qui a été surprise par le coup de frein, Me Frédéric Gavroy a réclamé un euro provisionnel. "Le prévenu n’a jamais parlé de gibier au moment de l’accident, plaide-t-il. C’est huit mois après l’accident qu’il a un éclair de lucidité et que cette bichette apparaît dans le dossier. On ne peut évidemment accorder le moindre crédit à cette déclaration. Ce n’est pas dans la forêt qu’il faut chercher la cause de cet accident, mais bien dans l’état d’ivresse du prévenu. Le PV des policiers parle d’un homme qui titube, doit s’appuyer sur son véhicule pour rester debout, il se trompe de pédales quand il veut ranger son véhicule sur le côté."
Pour la défense, l’avocate du prévenu a estimé que c’était au ministère de public de faire la preuve que la version de son client n’était pas réelle.
Elle reconnaît que son client avait des problèmes d’alcool mais qu’il est sur la voie de la guérison en ayant entamé une cure et en étant suivi par un psychologue. Elle souhaite qu’une éventuelle condamnation soit clémente et assortie d’un sursis probatoire et, surtout, qu’il n’y ait pas de mesure prévoyant la pose d’un éthylotest.
Le président Philippe Nazé rendra son jugement le 21 juin.