Fête des mères: toutes les mamans n'auront pas leur bricolage dimanche matin
La Fête des mères, c’est l’incontournable bricolage et le compliment. Pourtant, certaines écoles d’Arlon n’ont rien préparé parce que le congé tombe mal, car il y a des familles recomposées, etc.
Publié le 13-05-2023 à 06h01 - Mis à jour le 13-05-2023 à 08h31
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"M aman, pour te fêter, dans ce petit panier, j’ai mis ces jolies fleurs et je te donne, pour te dire merci, tout l’amour de mon cœur." Même baragouinés, ces quelques vers estropiés feront mouche ! Comment ne pas flancher devant son rejeton de 2,5 ans à la voix tremblante et si sincère ! Ce dimanche matin, certains sauteront sur le lit maternel pour déclamer ces bribes d’amour à celle qui se donne au quotidien.
Avec une Fête des mères un peu particulière, plus de 15 jours après la sortie d’école, on devine que certains boutchous escamoteront le compliment.
Avec un cérémonial préparé par les institutrices, l’enfant de trois ans sortira le vase en pot de yogourt, le pot de fleurs avec des graines de bonheur, et bien sûr, l’indécrottable rouleau de papier W.-C. collé sur un cœur pour les Bic.
Cette année, plus que jamais, le calendrier décalé invitera les grands frères et sœurs à être complices. Ils rappelleront aux jeunes distraits de sortir ce cadeau caché sous le lit. Des petits bonheurs, simples, préparés grâce à la prévoyance des institutrices maternelles.
Récup et anticipation
Bien dans l’air du temps, Nathalie Poncelet, institutrice à Stockem, a travaillé avec du matériel de seconde main. Pas d’âge pour initier aux bonnes pratiques. Trois cadres avec une nature morte: des fleurs séchées, des bâtons à glace et petits cœurs qui pendent. "On va dans la récup, c’est un bel apprentissage pour eux."
Pour cette enseignante, ce dimanche reste une fête importante: "Pour les enfants, les mamans sont des références, c’est une fête de cœur. Dans mes cours, j’intègre beaucoup le cœur, c’est important de parler de ce qu’on ressent, c’est donc un moment pour philosopher autour de cela !"
La dame avait anticipé le calendrier bousculé de cette année: "On a préparé les enfants, on leur a dit de cacher le cadeau, le nombre de dodos à décompter, plus l’aide d’un grand frère ou d’un papa, tout le monde joue le jeu. La poésie se fera à partir des cinq doigts de la main. La Fête des mères, c’est un débat, mais je continuerai à la faire, pour le moment en tout cas."
Véronique Breuillé de l’école du Galgenberg a réalisé une boîte à bijoux: "On est persuadé que c’est important. Faire la “Fête des parents”, je trouve cela ridicule, l’enfant adore faire un cadeau à sa maman. C’est comme retirer la croix de saint Nicolas. Il faut garder les traditions."
La prof a travaillé sur le thème depuis mi-avril. Une fête qui est aussi un élément qui booste la motivation de son public.
Réchauffé
Vinciane Droguest, de Barnich-Sterpenich a réalisé un pot en terre cuite: "C’est vrai que cela pose un peu problème. On en a discuté. On pense par exemple aux enfants qui ont perdu leur maman, les familles recomposées ou ces enfants qui ne voient plus leurs parents. On avait suggéré de faire la fête de “Ceux qu’on aime”. On a gardé la fête cette année, même si les enfants ont repris le cadeau à la maison il y a 15 jours. C’est un peu du réchauffé. On se pose des questions, mais je pense qu’il est bien de garder cette tradition. Les enfants sont toujours heureux de faire quelque chose pour leur maman. Cette fête permet de développer la créativité, la motricité fine, le bricolage, le fait d’offrir quelque chose. Avec le congé scolaire, je pense qu’à leur âge, tous l’ont déjà offert ! J’ai déjà eu des échos que le bricolage était chouette. L’enfant n’avait su résister."