90 h de travail pour le livreur qui a frappé un automobiliste trop lent
Énervé par un touriste hollandais de 70 ans qui cherchait son chemin, un livreur de Bastogne lui a mis son poing dans la figure.
Publié le 28-04-2023 à 07h40
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Le 2 septembre 2021, un livreur de Bastogne au volant de la camionnette appartenant à son employeur grand-ducal suit une voiture immatriculée aux Pays-Bas. À bord, un couple de touristes hollandais. Au volant, un vieux monsieur de plus de 70 ans peine à trouver son chemin et n’avance pas très vite. Excédé, le chauffeur klaxonne, lance des appels de phare sans que la situation n’évolue. Arrivé dans la commune de Wellin, la camionnette dépasse la voiture en vrombissant et l’immobilise sur le bas-côté devant une pharmacie. Le livreur sort de sa camionnette, ouvre la portière, passe son courroux en injuriant sa victime batave et assène deux coups de poing dans la figure du septuagénaire, terrorisant son épouse tétanisée sur le siège passager. L’homme a le visage ensanglanté, les lunettes brisées. Le couple devra interrompre ses vacances pour regagner son domicile de la banlieue d’Utrecht. Un certificat médical attestant d’une incapacité de travail de sept jours et les photographies de son visage tuméfié, montrent la violence de la scène. Il gardera à vie une cicatrice au visage.
Dédommager la victime de manière conséquente
Lors de l’instruction d’audience, devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau, le prévenu avait estimé avoir été énervé par "ce type de conducteurs qui conduit n’importe comment et qu’il n’avait fait que répondre à sa victime qui lui avait donné deux gifles".
La juge a balayé ces arguments qu’elle considère comme totalement non crédible. Cette dernière a rappelé le caractère très désagréable des faits qui portent atteinte à autrui, mais aussi les circonstances qui démontrent le caractère belliqueux du prévenu, ainsi que ses antécédents judiciaires. Elle a condamné le Bastognard à 90 heures de travail et à 800 € d’amende. Elle a assorti la peine d’amende d’un sursis de 3 ans dans l’espoir de favoriser son amendement. Sur le plan civil, il devra indemniser la victime à hauteur de plus de 5 000 € pour des dommages moraux et matériels.