Les coulisses de l’évasion des dix jeunes de la prison de Saint-Hubert: "digne d’un scénario hollywoodien"
Un complice extérieur a coupé la clôture de sécurisation avant d’embarquer deux ou trois détenus dans sa voiture. L’enquête se poursuit pour retrouver deux des dix fugitifs qui sont tous sans titre de séjour.
Publié le 27-04-2023 à 16h57 - Mis à jour le 27-04-2023 à 16h58
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Deux des dix fugitifs qui se sont évadés de la prison de Saint-Hubert le jeudi 20 avril dernier sont toujours en cavale. Les deux jeunes qui ont été arrêtés à Paris en France seront, eux, bientôt extradés vers la Belgique.
L’enquête suit son cours mais on en sait plus sur les coulisses de cette évasion spectaculaire "digne d’un scénario de film", selon la députée Sophie De Wit qui a interpellé le ministre Vincent Van Quickenborne en commission Justice de la Chambre.
L’évasion a été préparée par un des contenus avec une aide extérieure. Le complice aurait apporté la meuleuse et coupé la clôture de sécurisation. Il a ensuite emporté deux ou trois détenus dans sa voiture. Les autres ont profité du passage créé dans la clôture pour s’échapper à leur tour et disparaître dans la nature.
Le service chargé de la sécurité intégrée des établissements pénitentiaires a visité l’établissement ce mardi et a procédé à une analyse détaillée des points d’amélioration éventuels. "La prison de Saint-Hubert est une prison semi-ouverte avec un niveau de sécurité relativement bas et cela n’est pas susceptible de changer", a assuré le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne.
Les évadés n’ont pas de titre de séjour
Les détenus concernés avaient été condamnés principalement pour vol à des peines allant de trois à cinq ans et, dans deux cas, à des peines de cinq et sept ans. Les détenus évadés n’avaient pas de titre de séjour.
Les deux fugitifs ont été arrêtés ce week-end à Paris sur la base d’un signalement. La peine qu’ils purgeaient à Saint-Hubert ayant été exécutées sur la base de condamnations prononcées respectivement par la Cour d’Appel de Mons et le tribunal correctionnel de Charleroi, le parquet général et le parquet de Charleroi ont émis un mandat d’arrêt européen à leur rencontre, indiquait ce mardi le parquet du Luxembourg, qui précise que les deux suspects n’ont pas encore été rapatriés en Belgique. "Les autorités judiciaires parisiennes doivent désormais exécuter ce mandat d’arrêt européen en prenant une décision de remise des deux fugitifs aux autorités judiciaires belges. Ce n’est qu’alors qu’on organise le rapatriement des deux fugitifs en Belgique. Cela fait partie de la bonne coopération transfrontalière entre les différents pays", a précisé Anne-Sophie Guilmot, magistrate de presse au parquet du Luxembourg.
Un régime ouvert partiellement communautaire
Le centre de détention de Saint-Hubert, mis en service en 1972, pratique un régime ouvert et partiellement communautaire dans le sens où plusieurs activités se pratiquent en commun (travail, repas, loisirs, etc.). De cette manière, les détenus peuvent se préparer à la vie hors de la prison. Les activités du centre de détention sont activées sur la réinsertion et la réparation, en donnant aux détenus l’occasion de travailler dans les ateliers, de suivre des activités à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement qui dispose d’une ferme et d’un jardin.