Neufchâteau: les licenciements au Préfleuri sont abusifs selon la CSC
La CSC dénonce des licenciements abusifs au home la résidence Préfleuri à Neufchâteau. Elle n’épargne pas son conseil d’administration qui est fautif selon elle.
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Publié le 28-03-2023 à 12h09 - Mis à jour le 28-03-2023 à 16h48
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Mercredi de la semaine dernière, Olivier Rigaux, conseiller communal de la majorité à Neufchâteau et président du Chapitre XII qui gère la maison de retraite Le Préfleuri à Neufchâteau annonçait se séparer de 4,5 équivalents temps pleins, c’est-à-dire 6 personnes remerciées pour des raisons économiques. Ceci sans oublier la comptable qui a démissionné en décembre et qui ne sera pas remplacée. Ces licenciements économiques avaient été justifiés par le président Rigaux comme étant une partie de la solution pour résorber le déficit de 2,3 millions d’euros enregistré en janvier dernier.
Au lendemain d’un conseil d’administration auquel elle a assisté, Marie Trillière, secrétaire permanente CSC Soins de Santé pour les provinces de Luxembourg, Namur et Brabant, organisait à Libramont une conférence de presse pour dénoncer les problèmes relevés par son syndicat depuis des années, dit-elle.
Mme Trillière, quel est le problème au Préfleuri ?
Ils sont multiples. L’institution n’a par exemple pas de règlement de travail, ce qui est une obligation légale pour une institution publique. Il n’y a pas d’analyse des risques psychosociaux telle que prévue par le Code du Bien-Être au travail pour permettre d’objectiver les plaintes des travailleurs ; pas d’application de la semaine des 5 jours ; pas de mécanisme de récupération des jours fériés, etc. Tout cela, on le réclame depuis l’ouverture de cette résidence. Il faut respecter la loi organique des CPAS. Ce qui n’a pas été fait par exemple dans les licenciements la semaine dernière.
Comment cela ?
La loi prévoit que dans une institution publique, direction et CA doivent avertir les syndicats qu’ils envisagent de procéder à des licenciements. Ce qui n’a pas été fait. Le personnel viré est arrivé mercredi dernier au matin et on l’a prié de retourner car il était licencié sur le champ: pas l’occasion de dire au revoir aux collègues et surtout il a été suivi pas à pas par un encadrement tout le temps qu’il récupère ses affaires ! Quel manque de considération, de confiance et de respect. Loin de ce que prétend le président Rigaux.
En quoi ces licenciements seraient-ils abusifs, selon vous ?
Ils sont qualifiés de licenciements économiques. Or, on vire des gens sous contrats à durée indéterminée. La procédure veut que dans ce cas, ce sont tout d’abord les contrats à durée déterminée qui sont les premiers concernés. On licencie pour raison économique et en même temps on recrute une personne à l’administration, tandis qu’à la cuisine, où il y a le plus de travailleurs licenciés, on a fait appel à un cuisinier indépendant pour s’en sortir avec les repas ! Au passage, les deux personnes proches du président qui travaillent là n’ont pas été virées.
Le président Rigaux expliquait la semaine dernière que ce constat et ces mesures sont motivés par un audit mené par la société Probis ?
Parlons-en de cet audit ! C’est de la gabegie. On dépense encore une fois les deniers publics à mauvais escient.
"Les administrateurs n’y comprennent rien au fonctionnement d’un service public"
Pourquoi ?
Dans la fonction publique, il y a des personnes dont c’est le job. C’est le cas à la résidence Préfleuri qui dispose en interne d’un conseiller en prévention. C’est à lui de faire ce boulot. Non, au lieu de cela, on fait appel à un service extérieur qui coûte très cher, alors qu’on est en déficit ! Idem en matière d’évaluation psychosociale: ils font appel à des services extérieurs alors que là aussi, ils ont les compétences en interne pour le faire.
Il y a eu conseil d’administration lundi soir, vous y étiez. Comment réagissent les administrateurs quand vous dénoncez tout cela ?
Ils restent la bouche ouverte et ne disent rien. Je pense qu’il n’y a pas grand monde autour de la table, à part leur conseiller juridique, qui comprend comment cela se passe dans un service public. Ils n’y connaissent rien. Ils croient benoîtement tout ce que leur raconte leur président et nous, syndicats, sommes juste là pour les ennuyer. C’est assez inquiétant.
Le home va-t-il vers la faillite, selon vous ?
Non. Pour éviter cela, il faut remplir les lits. L’outil est génial, la résidence est superbe, mais la mauvaise gestion lui fait mauvaise presse. Qui a encore envie d’y placer un proche quand on voit tout cela ?