Il évoque des jeux sexuels, elle se dit victime de viols avec violence
La limite entre relation consentie et viol est parfois mince. Dans ce couple de Paliseul, on semble ne pas s’être compris entre 2017 et 2019. Le mari, né en 1969, invalide à 75% à cause de problèmes de dos, a été condamné en octobre 2022 à 5 ans de prison par le tribunal correctionnel pour viol et atteinte à l’intégrité physique de sa conjointe de 27 ans sa cadette. Il fait opposition du jugement et apporte une explication peu banale. "On pratique les jeux sexuels. Je l’ai initiée aux relations sadomasochistes. Elle voulait que ce soit trash. Il y a eu des violences à sa demande" .
Publié le 10-03-2023 à 08h15
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Son avocat, Me Simon Hoyos, estime que "c’est un dossier délicat. Les faits relèvent de la sphère privée et la limite est floue dans ce contexte de relation sadomasochiste. On ne pourra jamais dire s’il y avait consentement. Il y a un doute qui doit profiter à mon client. Et il n’y a eu aucune expertise médicale sur Madame. Mon client a été condamné sans éléments objectifs. Il a une compagne depuis 3 ans et tout se déroule bien."
Le prévenu est également poursuivi pour avoir porté des coups au beau-père de sa compagne. Il reconnaît les faits. "Il a débarqué chez moi en pleine nuit. J’ai voulu le repousser pour me défendre et il est tombé dans l’escalier." Pour son avocat, difficile de dire qui a porté le premier coup. Le doute doit là aussi profiter au prévenu.
Pour le parquet, le contexte est tout autre. "Ce n’est pas un dossier anodin, estime la substitut Sophie Guilmot. On parle de fellations, de sodomie forcée, d’étranglement, d’une jambe cassée. Monsieur reconnaît avoir initié Madame qui est un oiseau pour le chat. Il nie les violences mais reconnaît être allé trop loin. Si sa compagne était consentante, pourquoi avait-elle caché un GSM de secours pour rassurer ses proches ? L’enquête de voisinage évoque des disputes. Madame s’est réfugiée un jour chez un voisin. Plusieurs ex-petites copines du prévenu vont toutes dans le même sens. Elles dressent le portrait d’un homme violent, manipulateur aux pratiques sexuelles particulières."
Quand à la scène de violence avec le beau-père, le parquet explique qu’elle se déroule à la suite d’un appel au secours de la victime. "La maman de cette dernière s’est rendue au domicile du couple en pleine nuit avec son compagnon. S’en est suivie une dispute et un coup de pied porté au niveau du thorax du beau-père qui chutera dans l’escalier. Les témoignages et le certificat médical ne laissent pas de place au doute", poursuit le parquet.
Ce dernier requiert la confirmation de la peine prononcée en Première instance. S’opposant à la peine de travail sollicitée par la défense. "Il ne peut pas faire une peine de travail en profitant de la mutuelle", indique la substitut. Jugement le 13 mars.