Idélux veut transformer certaines églises pour assurer leur futur
Idélux propose aux communes un accompagnement de A à Z dans le but de valoriser le patrimoine religieux. L’intercommunale souhaite offrir une nouvelle vie aux églises qui peinent à attirer des fidèles,
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Publié le 10-03-2023 à 11h46 - Mis à jour le 10-03-2023 à 12h23
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Ce n’est un secret pour personne: les lieux de culte, et particulièrement les églises, sont de plus en plus désertés. En témoignent les chiffres de fréquentation qui ont largement chuté pour la pratique dominicale: 29,4% en 1977 et moins de 4,5% en 2016. Face à cette baisse impressionnante, beaucoup d’églises se retrouvent avec très peu voire pas du tout de fidèles. Un véritable casse-tête économique pour les communes qui financent les fabriques d’église.
En regard, de ce constat, Idélux projets publics a souhaité prendre les devants pour offrir de nouvelles perspectives à ces lieux de culte. "Le besoin est énorme, toutes les communes sont concernées. Aujourd’hui, il est compliqué pour les pouvoirs locaux de chauffer et d’entretenir les églises, chapelles et presbytères. Proposer une solution durable fait partie de nos missions", annonce d’emblée Séverine Pierret, la présidente d’Idélux projets publics. L’intercommunale n’a pas attendu les effets de la crise énergétique pour lancer en arrière-plan ce projet.
Trois solutions
Le but ici est de proposer trois types de solutions aux communes et de les accompagner de A à Z dans cette transition afin d’offrir au public un patrimoine préservé et utile au plus grand nombre. "Il existe trois possibilités. La première, la cojouissance, permet à une autre communauté religieuse et chrétienne d’organiser des événements et rendez-vous au sein d’un édifice. C’est une sorte de partage. La seconde, c’est l’affectation secondaire. Cela veut dire que l’aspect sacré est conservé et qu’on peut toujours organiser des offices, mais qu’à certains moments, d’autres rendez-vous non-religieux comme des conférences ou concerts, peuvent être organisés. La troisième et dernière solution, c’est la réaffectation. Là, l’église est désacralisée et revendue à un privé", explique Julie Collin, chef de projets pour Idélux.
Pas n’importe quoi
Rassurez-vous, tant l’évêché qu’Idélux balisent ces reconversions. En d’autres termes, il n’est pas envisageable d’accepter qu’une discothèque s’installe le samedi soir et se retire quelques instants avant l’office du dimanche. Là-dessus, les parties sont très claires : le lieu doit être respecté et servir l’intérêt général.
Il existe quelques rares exemples en Wallonie, c’est notamment le cas de l’église Notre-Dame du Marché de Jodoigne qui a bénéficié d’une affectation secondaire comme salle de spectacle gérée par le centre culturel. À l’étranger, notamment aux Pays-Bas ou au Canada, la réaffectation des églises est quelque chose de relativement courant. Les autorités religieuses belges le remarquent et sont bien conscientes que les temps changent. "Aujourd’hui, il est nécessaire de mettre les acteurs autour de la table pour discuter de tout ceci. Il faut oser le dialogue, il faut oser aborder la question. Il faut valoriser et offrir une nouvelle vie à certaines de nos églises", ajoute Juan Carlos Conde Cid, vicaire épiscopal rattaché à l’évêché de Namur.
Si certaines églises perdureront totalement ou partiellement, celles qui seront réaffectées perdront de fait leur fabrique. Car si aujourd’hui le mot "fusion" est à la mode dans d’autres domaines, il le deviendra sans doute aussi dans le monde religieux. On devrait assister, dans les prochaines années, à une réunification des fabriques d’église. Quoi qu’il en soit, la thématique intéresse: une trentaine de bourgmestres de notre province a assisté, ce vendredi, à la présentation effectuée par Idélux.