Pierre Hannick, l’archiviste bienveillant, est décédé
Pierre Hannick n’est plus. L’archiviste laissera une trace pour les générations futures. Hommage unanime pour un homme discret et cultivé.
Publié le 09-03-2023 à 18h50 - Mis à jour le 09-03-2023 à 18h51
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Érudit, discret, bienveillant. Trois mots inséparables pour évoquer la mémoire de Pierre Hannick, décédé à 82 ans. L’avis est unanime: l’homme a irrigué le chef-lieu par son attention à la culture et à l’histoire.
Rigueur et dévouement
Évoquer ce docteur en histoire passe bien sûr par les Archives de l’État à Arlon (de 1963 à 2005) où il aura été le responsable. Les chercheurs se souviendront d’un petit homme barbu, disponible. Derrière ses lunettes austères, un scientifique bienveillant, soucieux d’être aux côtés de ses visiteurs. Marcheur infatigable, les Arlonais avaient pris l’habitude de croiser l’homme à l’imperméable sur le chemin du travail, avenue Nothomb.
"C’était un chercheur infatigable, curieux de tout et qui était aussi discret qu’humble. Sa contribution à l’histoire du Luxembourg est importante", se souvient de ses passages à Arlon, l’auteur Jean-Michel Bodelet. M. Hannick a rédigé de multiples inventaires, articles pour les Annales et Bulletins de l’Institut archéologique. Fils d’imprimeur-libraire, il incarnait une passion pour les traces et l’écrit.
On sent Jean-Marie Triffaux touché par le départ de cet Arlonais d’adoption: "Un homme qui n’aimait pas se mettre en avant. Un historien compétent, un homme dévoué qui avait choisi la voie des archives, qui conseilla des générations de chercheurs amateurs ou professionnels avec efficacité et discrétion." Il faut dire que le "triumvirat" de l’Institut archéologique participa à la sauvegarde des musées: "Pierre œuvra au sauvetage de l’Institut archéologique (NDLR: président de 2010-2015) et au renouveau des musées d’Arlon avec Roland Yande et moi-même."
Le prof de l’ULB Jean-Marie Duvosquel d’écrire: "J’ai toujours admiré son travail d’archiviste, son attachement au Luxembourg et au pays de Neufchâteau, ainsi que son dévouement à l’Académie." Celui qui avait fondé le Cercle "Terre de Neufchâteau" avait fait sa thèse en rapport avec son patelin. "Il avait les yeux qui brillaient quand on parlait de Neufchâteau", partage la présidente de l’Académie Luxembourgeoise, Michèle Garant. "Nous gardons au cœur le visage de ce confrère cultivé et attentif, membre effectif de notre société depuis 1999, toujours présent à nos activités, qui avait exercé de 2007 à 2009 la précieuse mission de secrétaire perpétuel de notre Académie." M. Hannick était aussi membre de la Commission royale des monuments.
Vincent Pirlot, l’actuel directeur des Archives de l’État, évoque la sobriété généreuse d’un homme réglé comme une horloge suisse et qui a beaucoup donné. "Il connaissait tellement bien ses collections qu’il n’avait pas besoin d’allumer les lampes dans le dépôt. Un homme extraordinaire par sa gentillesse et son dévouement, son travail de fourmi va servir pour de nombreuses générations, et c’est bien, car la transition, c’était important pour lui."