La migration des batraciens a officiellement débuté: automobilistes, levez le pied!
Si les records de douceur enregistrés cet hiver ont pu entraîner quelques déplacements localisés, la grande migration vers les étangs et les mares est aujourd’hui lancée partout en Wallonie et à Bruxelles. Natagora a rassemblé toutes les informations pratiques sur une carte interactive.
Publié le 09-03-2023 à 09h39 - Mis à jour le 09-03-2023 à 09h43
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À la suite des records de température du 31 décembre, une vague d’inquiétude a secoué les acteurs de la protection de la nature, craignant les effets de cette douceur inhabituelle sur les batraciens. Ces petits vertébrés ont un cycle de vie complexe, qui implique des périodes de reproduction aquatique et d’hibernation terrestre, ainsi qu’un stade larvaire au cours duquel les têtards respirent à l’aide de branchies. Nos hivers très doux ne risquent-ils pas de perturber le métabolisme et la reproduction de ces animaux fragiles, dont la situation est critique à l’échelle mondiale et régionale ?
Malgré la douceur inhabituelle, Thierry Kinet, responsable du suivi des populations d’amphibiens pour Natagora, se veut rassurant. "Ces variations de températures, qui peuvent entraîner des interruptions du sommeil hivernal des batraciens, sont un phénomène récurrent. Pour autant que le redoux soit de courte durée, comme ce fut le cas cet hiver, on ne constate pas de migration précoce massive. Le problème, c’est la multiplication et l’aggravation des anomalies météorologiques, y compris des sécheresses printanières et des gelées tardives qui peuvent perturber les batraciens. On constate un emballement des facteurs négatifs, qui affecte des populations déjà fragiles et en net déclin, même pour les espèces les plus communes".
Une carte interactive avec près de 300 sites
Même si ses conséquences restent modérées, la douceur hivernale influence le travail des volontaires de Natagora sur le terrain. Serge Tiquet est coordinateur des sauvetages pour Natagora. "Chaque année, on se prépare à intervenir un peu plus tôt que l’année précédente, au cas où la migration débuterait plus rapidement que prévu dans l’une ou l’autre commune wallonne."
Bonne nouvelle ! Les personnes intéressées disposent désormais d’un outil optimisé pour agir efficacement près de chez eux: la carte interactive des sites de sauvetage de Natagora. Serge Tiquet l’indique, "un gros travail a été mené pour enrichir et mettre à jour cette carte. En 5 ans, le nombre de sites répertoriés est passé de 80 à 300 environ. Le tracé a été précisé et diverses informations et fonctionnalités ont été intégrées, ainsi que tous les contacts utiles à l’échelle locale et régionale."
"Les visiteurs et visiteuses peuvent signaler de nouveaux sites ou proposer de coordonner les sauvetages sur un site qui n’est pas encore pris en charge", détaille Serge Tiquet. Et pour ceux qui souhaitent en savoir plus, toutes les activités qui gravitent autour des amphibiens sont également reprises sur la page: promenades, conférences, aménagement et entretien de sites, etc.