Judiciare : clémence à Arlon pour un dealer allemand de bonne famille
Le tribunal a tenu compte de l’environnement familial favorable pour éviter la prison à un jeune dealer allemand.
Publié le 09-03-2023 à 16h52 - Mis à jour le 09-03-2023 à 16h53
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Un jeune Allemand de 21 ans d’Aix-la-Chapelle a été condamné à 160 h de travail par le juge Philippe Nazé, président du tribunal correctionnel d’Arlon.
Le ministère public avait requis dix mois de prison et 8 000 € d’amende pour le jeune homme qui s’était fait arrêter sur le parking de l’hôtel Van Der Valk, à Weyler (Arlon), avec un sac contenant 1 500 billets de banque pour une valeur de plus de 70 000 €.
Le prévenu est en aveux et reconnaît qu’il est consommateur de cannabis, encore à l’heure actuelle, ce qui l’oblige à faire des déplacements réguliers à Amsterdam. Il a emprunté de l’argent à son fournisseur et n’a trouvé d’autres moyens que de travailler pour lui pour le rembourser, entre autres, en effectuant des trajets entre la Hollande et la Belgique pour transporter d’importantes sommes d’argent.
Lors de l’instruction d’audience, l’avocate de la défense, Me Anne Werding n’avait pu que constater les faits et plaider sur la peine. Elle avait insisté sur la dérive d’un jeune homme né dans une famille sans problème, aîné d’une fratrie de quatre enfants.
Ses parents étaient tombés des nues quand ils ont appris que leur fils était tombé dans la dérive de la drogue. Ils ont payé la caution de 3 000 € pour lui permettre d’être libéré de sa détention préventive et l’entourent actuellement pour qu’il se remette dans le droit chemin. Le juge Nazé a été sensible à ses arguments.
Une peine de travail pour favoriser sa resocialisation
"Malgré des faits très graves qui contribuent au commerce des stupéfiants, le prévenu est jeune et pas suffisamment actif dans la recherche d’un emploi, constate le jugement. Il reste fragile par rapport à la consommation de drogue, il a besoin d’un encadrement strict. Une peine de travail est de nature à introduire le prévenu dans le monde professionnel avec une guidance de la maison de justice. Cette peine lui évitera d’avoir une mention déshonorante sur son casier judiciaire, qui serait de nature à compromettre sa resocialisation."
A. T. a été condamné à 160 h de travail. Il est dispensé de devoir payer une amende, mais se voit confisquer 3 000 € correspondant aux avantages reçus pour les quatre déplacements avoués et rémunérés à raison de 750 € chacun. Les 70 280 € trouvés dans un sac dans le coffre de sa voiture sont évidemment confisqués.