Judiciaire à Arlon : "Comme si j’avais reçu un missile sur la tête"
Un beau-père est accusé d’avoir violé sa belle-fille. Il nie farouchement. Dossier difficile quand c’est parole contre parole.
Publié le 09-03-2023 à 17h23 - Mis à jour le 09-03-2023 à 17h25
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Un grand gaillard du Sud-Luxembourg, de 34 ans, s’est présenté hier devant le tribunal correctionnel d’Arlon et le juge Jean-Paul Pavanello.
Malgré son assurance apparente, on comprend entre les lignes de son interrogatoire que l’homme n’en mène pas large: "C’est comme si j’avais pris un missile sur la tête quand ma belle-fille m’a accusé de l’avoir violé."
Les faits se sont déroulés en plusieurs épisodes. D’abord en 2017, sur une plage du lac de Garde (Italie), où la jeune fille mineure, ne voulant pas marcher pieds nus dans la mer, s’est agrippée au cou de son beau-père. Plusieurs années après les faits, elle l’accuse d’un viol technique par le dessous de son maillot.
Ensuite en 2018, au retour d’un concert de Big Flo et Oli à Forest National, elle reproche à son beau-père, avec qui elle entretenait une bonne relation, d’avoir arrêté sa voiture pour pratiquer un nouveau viol technique. Enfin, dans la salle de bains familiale, où la jeune fille aurait été régulièrement rejointe sous la douche et aurait subi plusieurs fois des attouchements sexuels.
Le prévenu nie catégoriquement les faits, à tel point que complètement déboussolé, il s’est adressé à "SOS Parents" pour savoir comment il pouvait gérer cette situation délicate.
La plainte pour ces trois épisodes date de 2021.
Un dossier bien difficile
"Je ne comprends pas, explique l’homme. Depuis qu’elle est petite, nous avons toujours eu une relation assez fusionnelle. C’était plus froid avec sa maman. Est-ce l’adolescence ? Est-ce qu’elle m’en voulait d’avoir pris la place de son papa qui vit maintenant à l’étranger ?"
Dans les affaires pareilles de viols, il est quasi impossible de trouver des preuves matérielles. C’est parole contre parole. Les juges ont la difficile mission de trancher en fonction de leur intime conviction. Le prévenu est passible de peines de prison très lourdes. Le juge veut s’entourer d’un maximum d’éléments avant de rendre une décision. M. Pavanello a exigé d’entendre la plaignante à huis clos. Il a fallu toute l’insistance de son avocat pour que la jeune fille accepte d’être interrogée.
Une expertise psychiatrique du prévenu par le Centre de santé mentale de Libramont a été commandée.
Ce n’est qu’à l’issue de ces travaux complémentaires, pas avant plusieurs mois, que le réquisitoire et les plaidoiries de Me Soblet et de Me Danneels seront programmés et que le jugement sera prononcé.