Les rues d’Arlon rebaptisées au féminin (vidéo)
Deux actions symboliques ont été menées conjointement à Arlon à l’occasion de la Journée des droits de la femme.
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Publié le 08-03-2023 à 19h00 - Mis à jour le 08-03-2023 à 19h01
Si vous vous êtes baladé dans les rues d’Arlon ce mercredi 8 mars après-midi, vous avez certainement remarqué des panneaux roses derrière les vitrines de certains commerçants et d’autres accrochées sur des façades. Trente affiches dont le format ressemble à des plaques de noms de rues et de places. Un geste symbolique choisi en ce jour dédié aux droits de la femme.
Une initiative des membres de l’antenne Gsara Luxembourg (Groupe socialiste d’action et de réflexion sur l’audiovisuel) basé à Libramont. La députée provinciale Nathalie Heyard et l’échevine arlonaise Anne Lamesch ont accompagné ce cortège à travers les rues du centre-ville.
Chaque arrêt était l’occasion de rendre hommage à une femme belge qui a marqué l’histoire. Une histoire que tout un chacun peut connaître en scannant le QR Code posé sur la plaque.
"On a voulu montrer aux passants qu’un grand nombre de femmes belges ont apporté énormément de choses à la Belgique. Je pense que c’était la journée idéale pour mettre cela en exergue. Des chanteuses, des artistes, des mycologues, des chercheuses, des joueuses de scrabble et bien d’autres qui ont le droit d’être reconnues aujourd’hui", explique Laurence Schalkwijk, responsable de l’antenne Gsara Luxembourg basée à Libramont.
Avec les commerçants
Trente femmes choisies parmi plus de soixante noms. "Un groupe de seniors qui travaille avec moi cherchait une idée pour le 8 mars, poursuit Laurence Schalkwijk. On ne pensait pas trouver grand monde puis finalement on en a eu beaucoup. On a fait le choix de prendre deux ou trois femmes dans chaque catégorie. On a eu l’opportunité grâce aux commerçants d’Arlon, qui sont en accord avec notre démarche, d’en installer derrière les vitrines."
Des plaques qui resteront visibles dans les vitrines des magasins jusqu’au 5 mars. Celles qui ont été affichées à l’extérieur ont été enlevées en fin de journée.
Une longue écharpe rouge
Mais le Gsara n’était pas seul dans les rues arlonaises ce mercredi après-midi. Il était accompagné par des tricoteuses arlonaises. Pendant plusieurs jours, ces dernières ont tricoté une écharpe d’une longueur de 60 mètres en fil rouge uniquement. Une couleur qui n’a pas été choisie par hasard. C’est le rouge de la vie, mais aussi de la violence visible et invisible, le rouge de la colère. Et la laine qui unit, qui tisse des liens, enveloppe et réchauffe. C’est la joie simple de la rencontre.
"Dans un groupe d’amis on a parlé du collectif mexicain Hilos mené par des femmes qui tricotent le fil rouge. Il représente le sang de la violence mais aussi la résistance et la guérison, précise Isabelle Dahm, l’une des tricoteuses. On a voulu imiter la démarche et aussi profiter de cette action pour nous rassembler entre tricoteuses. Pendant les vacances de la Toussaint, une douzaine de femmes se sont mises ensemble pour tricoter. D’autres ont apporté des morceaux de tricots qui ont été ajoutés. Au final, on ne pensait jamais atteindre 60 mètres !"
Pas de fleurs mais des droits
Une écharpe militante avec ce message "On ne veut pas de fleurs, on veut des droits", brodé par un homme ! C’est reliées par cette écharpe autour de leur cou que les tricoteuses ont déambulé dans les rues. Tout un symbole là aussi. "Il nous fallait un objectif, poursuit Isabelle Dahm. c’était facile, c’était aujourd’hui qu’on voulait la promener. On voulait ensuite mettre l’écharpe sur une statue d’Arlon mais on en avait beaucoup trop. On allait la transformer en momie. On a plusieurs autres idées en tête mais rien n’est encore décidé à ce jour."
À Arlon, la Journée des droits de la femme s’est conjuguée au féminin pluriel.