Les robots tondeuses ont toujours plus la cote

À Givry (Bertogne), Roger Bleret est à la tête d’un magasin d’équipements pour parcs et jardins depuis 1981. Lui qui a connu l’âge d’or de la bonne vieille tondeuse thermique constate qu’elle ne fait plus l’unanimité. «Les tondeuses et tracteurs thermiques ne sont pas encore morts, mais je dois bien avouer qu’on constate un gros intérêt pour les robots tondeuses depuis une dizaine d’années chez nous», affirme le chef d’entreprise. Si aujourd’hui Roger Bleret vend plus de robots tondeuses que de tondeuses thermiques, il tient cependant à nuancer cette tendance. «Tout dépend de ce que l’on veut et surtout du terrain que l’on a. Si votre jardin est un beau rectangle bien plat, alors le robot sera idéal. Il existe aussi des modèles pour les terrains en pente ou les espaces reculés. Mais il n’y a rien à faire, une tondeuse thermique peut presque passer partout, car elle est utilisée manuellement», dit-il. D’un autre côté, l’argument qui fait mouche pour vous convaincre d’acheter un robot tondeuse, c’est que vous ne devez rien faire, ou presque.

Guidés via les satellites

Le robot vit sa vie en étant programmé pour tondre votre pelouse, le tout, à l’aide de capteurs. «Certains modèles sont guidés par satellite, du coup, aucun morceau de gazon n’est oublié. Certains capteurs peuvent repérer des endroits où il y a plus d’herbe qu’ailleurs. La technologie est très poussée», poursuit Roger Bleret.

Les avantages semblent plus nombreux que les inconvénients : travail automatique, propre, pas besoin de ramasser l’herbe coupée (qui peut être utilisée pour fertiliser le gazon), moins de mousse aussi. Pour ce professionnel du secteur, le désavantage majeur reste le prix. Comptez au plus strict minimum, chez ce revendeur, 999 euros pour un modèle de base. Notons aussi que les batteries doivent être remplacées tous les 4 ou 6 ans. Comptez environ 100 euros pour un lot neuf. «Souvent, les gens trouvent cela cher. Mais lorsqu’on voit cet investissement sur une période de 10 ans, il est très vite rentabilisé. D’autant plus que vous ne faites rien ! Un robot sera toujours plus intéressant qu’une tondeuse ou qu’un tracteur sur du long terme», affirme-t-il. Roger Bleret l’admet, un robot tondeuse reste un gage de tranquillité. Si les ventes de machines à moteurs thermiques sont en légère baisse depuis quelques années, ces machines d’anciennes générations ont néanmoins toujours une certaine utilité.

Comment bien choisir son robot ?

Surface, prix, fonctionnalités… Il existe des modèles pour presque tous les terrains. Tout dépend de vos exigences.

L’élément clef dans le choix d’un robot tondeuse, c’est l’étendue de la surface de tonte. Il existe plusieurs modèles adaptés au terrain de travail. L’idéal est de favoriser un robot un peu plus puissant que la surface réelle. «Il faut prendre un modèle qui peut tondre le double de votre terrain, car un robot qui peut tondre une superficie plus grande que votre jardin le fera plus rapidement. Et puis, l’usure sera différente», nous explique Jean-Louis Liégeois, qui gère les établissements Liégeois de Virton depuis les années 80.

Pour «tous» les prix

On ne va pas se mentir, un robot tondeuse reste, encore aujourd’hui, plutôt cher à l’achat. Pour 5 ares, comptez 999 euros. Pour une surface de 30 ares, le prix est de 3529 euros. Et enfin, pour les terrains «hostiles», le modèle 4x4 dédié aux 35 ares est recommandé pour la somme «modique» de 5499 euros. «C’est clair que cela reste un investissement. Je prends toujours l’exemple du restaurant. Pour manger, vous pouvez le faire vous-même ou vous pouvez aller au restaurant. Ici, c’est à peu près pareil. Il faut savoir ce que l’on veut. Le temps que vous ne passez pas à tondre, vous pouvez l’allouer pour autre chose», complète Roger Bleret.

Il n’y a pas de grande surprise. Dans n’importe quel achat, plusieurs paramètres doivent entrer en compte dans votre calcul final. Outre le prix, le choix dépendra beaucoup des spécificités de votre terrain. La présence d’un plan d’eau, de chemins empierrés, de gros dénivelés, de parterres… Autant d’obstacles qui rendront la tâche du robot plus compliquée. Mais pour Jean-Louis Liégeois, les tondeuses thermiques ont encore de l’avenir. «Le robot a pris une part du marché, c’est sûr. Mais selon moi, il y aura toujours des acheteurs pour les tondeuses et tracteurs thermiques. Par exemple, dans un verger accidenté, il n’est pas possible d’utiliser un robot, car il se bloquera avec les trous», détaille-t-il.

Vite dit

Chiffres annuels

L’an dernier, Roger Bleret a vendu entre 200 et 250 robots tondeuses, entre 50 et 60 tondeuses thermiques et environ une vingtaine de tracteurs thermiques. Sur une période de 10 ans, entre 1200 et 1300 robots sont sortis de son magasin.

Chez Jean-Louis Liégeois, chaque année, on vend environ 80 robots tondeuses, un peu plus de tondeuses thermiques et environ 25 tracteurs.

Entretien et hivernage

N’importe quel appareil pourvu d’une batterie risque d’être endommagé avec les changements de température et en particulier lors des épisodes de grand froid. À l’automne, il est conseillé d’entreposer la base de recharge ainsi que votre robot à l’intérieur dans un endroit couvert, sec et relativement bien isolé. Certains professionnels vous proposent même, moyennant un supplément, d’entreposer votre tondeuse robotisée au sein de leurs ateliers. Chaque année, un entretien est également conseillé afin que la garantie puisse être préservée. Pour environ 120 euros et 2 heures de travail, votre revendeur pourra s’assurer du nettoyage, du replacement des lames et du bon fonctionnement de votre appareil pour une nouvelle saison de tonte.

Retour en arrière

Avec l’expérience, Jean-Louis Liégeois constate que certaines personnes viennent en magasin avec l’envie d’acheter un robot, mais sont refroidies avec le prix. Pour un terrain de 10 ares, on frôle les 2000 euros. Par conséquent, ces personnes optent parfois pour une tondeuse thermique au dernier moment.

Rupture de stock

Actuellement les délais restent normaux (environ quelques semaines). Mais l’an dernier, Roger Bleret, tout comme d’autres revendeurs, ont subi des retards dus à une hausse de commandes. À titre d’exemple, certains robots livrés en décembre 2022 ont été commandés… au milieu de l’année 2021!