Judiciaire : un Saint-mardois percevait le chômage au Sénégal
L’employeur du suspect a admis que ses employés avaient rentré des cartes au syndicat pour permettre à l’homme de toucher des indemnités.
Publié le 24-02-2023 à 17h10 - Mis à jour le 24-02-2023 à 17h11
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Cheikna, 63 ans, qui habitait à Saint-Mard sur la commune de Virton, a écopé d’une peine de cinquante heures de travail ou à défaut six mois de prison devant la cour d’appel de Liège pour avoir indûment perçu des allocations de chômages alors que celui-ci vivait au Sénégal !
Il gérait une société de vente de pneus au Sénagal
Cela faisait plusieurs années que l’intéressé avait quitté la Belgique lorsque les faits ont été découverts parce que sa belle-fille a décidé de s’inscrire à la commune à l’adresse qu’il était censé occuper.
Cheikna gérait une société de vente de pneus au Sénégal tout en percevant des allocations de chômage en Belgique tandis que son épouse percevait des loyers de logement.
En 2007, Cheikna a été embauché dans la société de l’ex-mari de sa compagne. Ce dernier l’a alors, à de très nombreuses reprises, mis au chômage temporaire, mais aussi au chômage pour intempéries. L’homme a bénéficié du chômage complet pendant de longs mois. Des cartes de chômage ont été rentrées par le bénéficiaire des allocations, mais pas seulement !
Il a indûment perçu 15 477,22 €
Le patron de la société a admis avoir également fait rentrer des documents par ses employés. Les faits ont perduré entre 2016 et 2019. Il a indûment perçu 15 477,22 €. Les faits ont été découverts lorsque la fille de sa compagne qui occupait leur maison a souhaité se domicilier à l’endroit. Elle a alors expliqué que sa mère et son beau-père étaient partis vivre au Sénégal et ne revenaient que pour les vacances. En effet, Cheikna revenait sur le territoire parce qu’il souhaitait obtenir la nationalité belge.
Des photos postées sur Facebook
Une enquête a débuté et les autorités ont amassé les preuves des très longs séjours de l’homme au Sénégal, notamment grâce à de très nombreuses photos postées sur Facebook.
L’homme avait radié la plaque de sa voiture lors de son départ. La fille de sa compagne avait aidé à emporter les meubles. Le patron de la société a été condamné en instance. Il n’a pas fait appel de la décision. Seul le sexagénaire n’était pas satisfait de la décision.
"Je n’étais pas au courant, a déclaré lors de son premier passage devant la cour d’appel de Liège. Ils ont fait les choses derrière mon dos ! Je n’ai pas vérifié d’où venaient les paiements sur mon compte. Que je meure ici directement si j’étais au courant", a poursuivi l’homme d’un ton théâtral.
Le président s’est étonné de la négligence de l’intéressé qui n’aurait pas remarqué que les versements provenaient de son syndicat et pas de son employeur. "Je ne fais même pas les paiements par ordinateur. Je n’ai pas vérifié. Je ne sais pas lire un papier correctement en français. Je dois utiliser Google. Ils m’ont bien eu." La cour n’a pas cru aux dénégations du prévenu.