Judiciaire : l’amour fou mène à tous les excès, jusqu’à Bastogne

Un Arlonais jaloux, poursuit sa compagne dans un restaurant de Bastogne et fait tomber maladroitement une vieille dame: double fracture.

Christian VAN HERCK
 Palais de justice d'Arlon
Palais de justice d'Arlon ©EDA Claudy Petit

Un Arlonais au moment des faits, mais résidant au Grand-Duché depuis peu est poursuivi pour deux préventions devant le tribunal correctionnel d’Arlon: harcèlement envers son ex-compagne et coups et blessures involontaires. Le premier épisode est relativement banal. "Un couple se lie, plaide Me Marc Kauten, tout se passe bien pendant un an, les petites soirées au resto, les balades à moto… Les choses se gâtent quand Monsieur découvre que Madame va beaucoup sur les réseaux sociaux, principalement avec un homme avec qui elle finira par avoir une relation. Fou de jalousie, mon client qui traversait une mauvaise passe, s’est mis à boire plus que de raison, l’a suivie, l’a importunée et a même effectué un rodéo sur le parking des Pompes Funèbres Colles et Dominicy pour chercher à l’impressionner. Le couple tentera de se rabibocher mais, in fine, il s’est définitivement séparé."

Dans sa jalousie maladive, un soir, le prévenu a suivi sa compagne et a été jusqu’à Bastogne, poussant sa tête contre les vitres des restaurants pour voir où elle était. Il l’a finalement trouvée dans le Wagon de Chez Léo. Il y est entré, a fait une scène. S’en est suivie une bousculade où il a involontairement fait tomber une dame âgée de 76 ans. La dame s’est mal réceptionnée sur un bac à parapluies et a été emmenée avec une double fracture. Elle se constitue évidemment partie civile et réclame des dédommagements.

Le prévenu est en aveux, mais a perdu son emploi

La représentante du ministère public, la procureure Stéphanie Brand n’est pas rassurée. "Dernièrement, de nouvelles plaintes d’autres compagnes sont arrivées à mon office, souligne-t-elle. Mon devoir est de protéger l’ex-compagne de Monsieur, mais aussi la société. Je requiers dix mois de prison sans m’opposer à un sursis probatoire qui prévoirait un suivi psychologique, des soins pour son addiction à l’alcool et une formation Praxis contre la violence."

Le réquisitoire a fait bondir Me Kauten: "C’est franchement déloyal de sortir ces plaintes d’autres compagnes au dernier moment. Je ne suis pas au courant et n’en ai pas été averti. Je n’admets pas ce procédé." L’avocat a demandé, malgré les aveux de son client, une suspension du prononcé ou éventuellement un sursis. Il a perdu son emploi, il ne souhaite pas être pénalisé par une mention sur son casier judiciaire.

Le président Jordant rendra son jugement le 22 mars.

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