Vincent Magnus sur le refus du permis d'urbanisme de Vivalia 2025: "On se fout de nous depuis des années" (vidéo)
Le bourgmestre d’Arlon se dit conforté par le refus de l’Urbanisme. Pour lui, l’hôpital d’Arlon a sa raison d’être.
Publié le 21-02-2023 à 18h35 - Mis à jour le 21-02-2023 à 18h39
Vincent Magnus, vous avez ouvert le courrier de ce lundi matin, ce refus de permis par le fonctionnaire délégué, c’est une bonne nouvelle pour les Arlonais, vraiment ?
Ce n’est pas seulement une bonne nouvelle pour les Arlonais, c’est d’abord une bonne nouvelle pour l’ensemble des contribuables wallons.
Et plus particulièrement, pour les soins de santé de l’arrondissement d’Arlon. On a dit, redit que ce projet était en contradiction complète avec la politique de déclaration régionale 2019-2024, qui disait stop béton, et stop à l’artificialisation des terres. Le fonctionnaire délégué a suivi cet argument.
Êtes-vous conforté dans votre position de refus de cet hôpital ?
Cela fait des années qu’on se bat, des années qu’on dit que cela n’a pas de sens d’aller construire un hôpital là-bas, que l’on peut suivre le plan du professeur De Wever d’avoir un hôpital au centre, au nord et au sud. Le fonctionnaire, dans un rapport de 221 pages, nous dit exactement la même chose.
Quels sont ses arguments ?
Notamment celui qu’il n’y a pas eu d’études sur l’impact socio-économique de la fermeture d’un hôpital. On se fout de nous depuis des années ; on nous rigole au nez en disant qu’on est à côté de la plaque ; je suis content que le fonctionnaire est d’accord avec notre conclusion.
De façon synthétique, quelles en sont les principales raisons ?
Le choix du site, l’impact sur l’activité agricole et l’artificialisation des terres ; l’impact sur la mobilité, sur l’eau potable et son alimentation en eau ; sur les coûts du projet qui ont augmenté de façon faramineuse. Il y a deux pages concernant l’impact sur l’environnement.
Je rappelle que notre arrondissement est le plus peuplé. Cela a aussi un impact important sur notre économie.
Pour vous, est-ce une victoire, alors ?
Je n’aime pas parler en termes de victoire ou d’échec. Ce n’est pas le terme que j’emploie. Cela nous conforte dans l’opinion qui est la nôtre.
À part quelques personnes sensées, on nous reprochait notre position. Et aujourd’hui, on a une autorité importante qui nous dit: "Ce permis est refusé". On se dit qu’on n’était pas des imbéciles. Le professeur De Wever et Me Bourtembourg méritent au moins d’être entendus.
Quand on pense qu’ils n’ont même pas voulu présenter le projet De Wever au ministre ! Si on lui avait présenté à l’époque, on ne serait pas allé dans cette direction et ça, c’est honteux ! Qui sont les responsables politiques de tout cela ? Je ne répondrai pas à cette question, mais j’ai ma petite idée.
Que voulez-vous dire ?
On n’a quand même jamais été soutenu dans aucun des quatre partis, en dehors de l’arrondissement d’Arlon.
Certains bourgmestres me disaient à voix basse, et quand on était que deux, "je ferais de même que toi !" Et des bourgmestres de tous les partis politiques. Les pressions qu’on a subies ont été très importantes, dans tous les partis.
Quand on voit que des médecins s’en vont, qu’on ferme des couloirs à Arlon, ne craignez-vous pas d’apporter une pierre au désert médical de la province de Luxembourg ?
Aujourd’hui, je peux dire qu’il n’y a pas que nous qui nous opposons au projet. C’est la Région wallonne, via son fonctionnaire délégué, qui le dit. On a fait simplement réfléchir Vivalia à l’inertie de ce projet. Il faut aujourd’hui se remettre autour de la table.
Quand les médecins désertent, c’est parce qu’ils ne savent pas où on va demain. Il faut retravailler l’étude de De Wever: un hôpital au nord, au sud, au centre.
Et pas la construction de ce mastodonte qui était déjà voué à l’échec.