Gouvy : une jeune fille aurait subi les sévices sexuels de son père durant 3 ans
Un père de Gouvy est accusé d’avoir violé et harcelé sa fille mineure au moment des faits. Le parquet requiert au moins 7 ans de prison.
Publié le 09-02-2023 à 17h05 - Mis à jour le 09-03-2023 à 13h16
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Plusieurs audiences et reports ont déjà eu lieu dans cette affaire opposant une fille et sa mère contre leur père/ex mari. Ce dernier étant accusé par la partie civile d’avoir eu des attouchements, d’avoir violé et harcelé sa propre fille. Ce qu’il nie depuis toujours. Les faits reprochés au père remontent entre 2015 et 2018. Ce n’est qu’en 2020 que la victime, alors âgée de 16 ans accomplis, se confiera à son petit ami de l’époque et qu’une plainte sera finalement déposée. "La demi-sœur va corroborer certaines déclarations de ma cliente concernant l’ambiance qui régnait ainsi que les liens particuliers que monsieur avait avec sa plus grande fille. Les déclarations sont hautement probables selon les expertises demandées dans le dossier", ajoute Me Danneels, avocat de la partie civile.
Le ministère public, représenté par la substitute Anne-Sophie Guilmot, a demandé que toutes les préventions soient reconnues et requiert une peine de prison supérieure à 7 ans. "On reproche à monsieur un viol, une atteinte à l’intégrité sexuelle à l’aide de violence ou menaces sur sa fille de moins de 16 ans. Outre ce volet mœurs, il y a également un volet de harcèlement. Je vous demande d’accorder du crédit à ce que la victime a dévoilé. Le discours retranscrit est précis. Les deux experts arrivent à la même conclusion: la victime est crédible", détaille le Parquet.
Des années de souffrance
Dans son audition filmée, la jeune fille dénonce divers comportements et gestes qu’aurait eu son père : attouchement sur sa poitrine dans son bain, masturbation, fellation imposée, pénétration digitale, tirage de cheveux… Les sévices sont énumérés par le tribunal devant des parties impassibles et totalement silencieuses malgré la gravité du dossier.
Me Crasset prend alors la parole pour défendre son client en remettant notamment en cause la façon dont l’enquête a été menée. "Dans ce genre de faits, un certain diktat des procédures et expertises vient se substituer à un travail beaucoup plus fastidieux d’analyse totale et complète d’un dossier qui n’est jamais agréable. Une lecture complète laisse apparaître des contradictions et des éléments interpellant comme le contexte familial catastrophique. N’oublions pas que c’est la mère et non la jeune fille qui a porté plainte. Monsieur a été au fond du trou, alcoolique, dépendant aux médicaments et vivait dans une caravane. Étrangement, c’est lorsqu’il commençait à aller mieux que cette plainte tombe. Je vous demande qu’on pondère correctement les choses. Une vie est en jeu, on réclame 7 ans, j’estime que monsieur a le droit à de l’attention. Je sollicite l’acquittement à titre principal et un sursis probatoire à tire subsidiaire", plaide Me Crasset.
Me Danneels a conclu les échanges en précisant que la mère a légalement porté plainte, car la jeune fille était mineure à ce moment-là. Avec l’autorisation de la juge Carine Thomas, le prévenu s’est alors tourné vers sa fille en disant "je te présente mes excuses, mais je ne vais pas avouer quelque chose que je n’ai pas fait". Le jugement sera rendu le 9 mars.