D’Anvers à Arlon pour manger un burger : fantaisiste
Le tribunal se moque des explications farfelues de deux dealers hollandais et les condamne à deux ans de prison et 8 000 € d’amende.
Publié le 03-02-2023 à 20h49 - Mis à jour le 03-02-2023 à 20h50
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Il est rare que les attendus d’un jugement sortent de l’austère langage judiciaire. Le juge André Jordant est sorti de la réserve habituelle pour justifier avec humour sa condamnation à l’encontre de deux Hollandais de Breda, Robert De Borst et Mohamed Ben Abdallah, qui ont été intercepté sur l’E411 avec 17 kg de cannabis.
"Leurs explications relèvent de la plus haute fantaisie, note le juge. Ils expliquent qu’ils venaient d’Anvers pour manger au Quick d’Arlon. Si le tribunal peut comprendre l’attrait pour cette excellente chaîne de restauration rapide, il n’est absolument pas crédible qu’ils venaient d’Anvers (comme ils l’affirment) ou de Breda (comme le démontre l’enquête) dans ce but. En admettant qu’il n’y ait pas de Quick aux Pays-Bas, il faut relever avec certitude qu’il y en a beaucoup dans la région d’Anvers. Leur autre explication comme quoi ils comptaient se rendre au Grand-Duché pour faire le plein à bon compte, tient encore moins la route: le coût du carburant utilisé pour le trajet dépasse largement l’économie escomptée d’un plein."
L’acquittement plaidé
En dehors de ces explications farfelues (ils ont aussi affirmé qu’ils ne savaient pas ce que contenait la marchandise trouvée dans la voiture de location qu’ils louaient régulièrement eux-mêmes), les deux prévenus ont fait valoir leur droit au silence et n’ont donné aucune information concernant leur voyage et les commanditaires du trafic.
Le tribunal n’a pas suivi les deux avocats de la défense, l’Anversois Me Bart Verbelen pour De Borst et Me Stéphanie Cremer pour Ben Abdallah qui demandaient l’acquittement, mais a été plus loin que ce que réclamait le ministère public (deux ans pour un et 18 mois pour l’autre) en leur infligeant, à chacun, une peine de deux ans de prison et 8 000 € d’amende.
Sursis dans l’espoir de favoriser leur amendement
Pour favoriser leur amendement, vu qu’ils n’ont pas de casiers judiciaires, il leur a accordé un sursis simple pour la partie qui dépasse la détention préventive (six mois pour l’un et quatre mois pour l’autre) et pour 75% de la peine d’amende.