Expédition punitive contre une maman à Habay
Quatre jeunes débarquent chez elle à Habay, vident la chambre de son fils et la menace de représailles. Six mois de prison requis contre le meneur par le tribunal correctionnel d’Arlon.
Publié le 31-01-2023 à 06h00 - Mis à jour le 31-01-2023 à 13h46
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Le 16 août 2020, une dame d’Habay vaque à ses occupations chez elle, quand la sonnette de la porte d’entrée retentit. En ouvrant la porte, elle se trouve nez à nez avec un jeune homme qui demande à voir son fils. Ce dernier est absent.
L’homme qui prétend avoir un compte à régler avec le fils, exige d’aller visiter sa chambre. Il bouscule la dame, alors que trois autres jeunes, cachés, font irruption.
Le meneur et un de ses associés dans l’expédition punitive montent à l’étage, fouillent la chambre et redescendent avec des sacs remplis d’affaires appartenant à l’absent. Ils exigeront que la maman leur remette son GSM et la menaceront de tous les maux si elle appelait la police.
Les quatre jeunes seront finalement interceptés.
Il charge la barque du meneur
Un seul des quatre prévenus a jugé bon de se déplacer pour faire face à la justice.
André Jordant, le président du tribunal correctionnel d’Arlon n’a pu entendre que celui qui a grimpé les escaliers avec le meneur de la bande. Il a prétendu être allé là-bas par hasard pour faire plaisir à un ami. Arrivé sur place, il ignorait la raison de cette visite impromptue et a été surpris par la tournure des événements. Sans surprise, il a chargé la barque, accusant le meneur de tous les maux.
Il a profité de son audition pour se plaindre amèrement du comportement de la police lors de son arrestation et a contesté les accusations de rébellion pour lesquelles il est poursuivi.
"Lors de mon arrestation, j’ai coopéré de suite, mais les policiers ne m’ont pas cru, explique-t-il. Ils m’ont cogné. J’étais attaché, ils m’ont étranglé puis tiré par les cheveux (il porte de longs dreadlocks). Je suis resté 48 heures en cellule. J’ai demandé qu’ils appellent un médecin pour constater mes blessures, mais ils ont refusé."
"Dans ce cas, pourquoi n’avez-vous pas déposé plainte, lui rétorque le ministère public. Si vous étiez blancs comme des agneaux dans cette histoire, pourquoi est-ce vous qui avez confisqué le GSM de la maman et qui l’avez menacé de représailles si elle appelait la police ?"
Le procureur du roi, Étienne Donnay, a requis six mois de prison et 800 € d’amende contre le leader, 80 heures de peine de travail pour celui qui aurait été tabassé et 70 heures pour les deux autres.
Jugement le 23 février.