« Tes père et mère honoreras » (Matière à dispute)
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- Publié le 30-01-2023 à 06h00
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Pour dire l’importance du passé, pour dire qu’il faut s’inscrire dans le temps long, ne pas oublier ni ceux qui nous ont précédés, ni ce qu’ils ont fait, on a désormais une formule bien rodée, une formule consacrée… C’est: "Il faut revenir aux fondamentaux."
Et cette formule, on la sort surtout quand on a le sentiment d’avoir fait fausse route, de s’être un peu trompé, un peu égaré…
Alors est-ce qu’on ne serait pas en train de revenir aux fondamentaux dans notre manière de nommer les parents ? Les nôtres en particulier et les parents en général…
La manière à la mode, depuis une bonne dizaine d’années déjà, c’est le terme du parler enfantin ou, à tout le moins, de la sphère intime: papa ou maman. Le papa ou la maman. Mon papa ou ma maman.
Et on s’est mis à dire comme ça à tout bout de champ, quelle que soit la situation.
Or voilà qu’une pub pour une chaîne de magasins proposant essentiellement de l’alimentaire et du vestimentaire prend résolument le contre-pied de cette mode.
Elle montre un petit môme aux yeux pleins d’éclat qui fait les courses, seul avec son père. Un père très moderne et… allez, je vous raconte toute la scène qui se résume à peu de chose.
Comme le père sait qu’il va faire des économies sur l’ensemble de ses courses dans ce magasin qui est vraiment très bien, il en profite pour se faire plaisir…
Comme c’est un coquet et un frimeur, ce père, il va s’acheter une nouvelle chemise.
On le voit donc, en arrière-plan, procéder, avec beaucoup de zèle et de concentration, à un essai devant le miroir.
On voit tout ça mais, dans ce mini sketch, les rôles sont inversés: le moutard, mignon mignard, nous fait le commentaire en prenant le rôle de l’adulte.
Il occupe en permanence le devant de la scène, il est presque statique, uniquement regardeur et descripteur, et il a, pour analyser la situation, la langue et le regard de l’adulte. Une langue enlevée, rigolote et un regard distancié, un tantinet moqueur…
Et alors, d’entrée de jeu, il nomme, l’air de rien, son père par le mot père.
Ah ça, ce père nommé "père" à rebours de la manière de notre époque, ça fait vraiment du bien !