Arlon: la boulangerie Van De Kerckhove ferme ses portes après 45 ans
C’est une institution qui rend son tablier. La boulangerie Van De Kerckhove, à Arlon, arrête ses activités. Une maison qui avait commencé en 1970. Elle devient un dépôt-vente pour l’atelier Ponsar.
Publié le 30-01-2023 à 16h37 - Mis à jour le 30-01-2023 à 16h38
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Les tartes et les éclairs partaient pourtant comme des petits pains, mais le 19 février, ce sera la quille. Le boulanger Éric Van De Kerckhove arrête. L’adresse deviendra un dépôt-vente pour l’atelier Ponsar qui essaime déjà dans la province.
"On est triste, explique cette cliente à l’annonce, mais vous avez bien raison". On perçoit un vrai désarroi dans les propos. Étonnant de voir cette emblématique maison arrêter les frais. VDK, c’était un nom dans le chef-lieu.
Une pâtisserie généreuse, une flopée de pains et un service bienveillant. " Un lien a été créé, j’ai connu les parents enfants, je suis du quartier", reconnaît Marie-Laure, la patronne, la gorge serrée.
Le Covid, la crise économique et la pénurie d’artisan, aussi l’âge du patron auront eu raison d’une maison qui s’est coupée en quatre pour ses clients. "Cela n’est pas un métier facile. On l’a toujours admis, on a essayé de faire au mieux parce qu’on aime ce qu’on fait, mais maintenant cela devient trop compliqué".
La pénurie d’artisans
"On ne trouve plus personne pour aider mon mari. Il doit assurer quasi tout, tout seul. Moi qui suis au comptoir, je dois y aller de minuit à trois heures du matin, les enfants viennent aussi les nuits. On a mis des annonces au Forem, sur Facebook, sur la porte. On est dans une terrible pénurie pour le métier".
Autres raisons: la crise. "Pour la facture d’énergie, on ne sait pas où on va. Ce mois-ci, des produits augmentent de 10%, et on en avait eu l’année dernière. Si on devait augmenter réellement, on perdrait les clients. Pour certains, ce serait impossible".
Alors quand l’opportunité d’un repreneur s’est présentée, le couple a réfléchi. Il faut dire que le patron Éric fait le job depuis 45 ans et a commencé à 15 ans. L’enseigne existe depuis 1970.
"Cela a été une décision difficile à prendre, on ne pensait pas arrêter comme cela ; les enfants ne reprennent pas, mais je ne leur en veux pas. Ils ont vu de l’intérieur que c’est compliqué".
Une satisfaction ? "D’avoir tout donné, d’avoir eu un échange avec les gens, leur apporter ce dont ils avaient envie. Je crois que c’est dur aussi pour eux, car ils savaient qu’on était à leur écoute".
Les clients se souviendront de la période Covid où il y avait parfois 20 mètres de file le dimanche matin. À Arlon, la bonne odeur du pain manquera.