Des femmes se rebellent contre la police à Athus : un procès qui n’en finit pas
L’affaire remonte à janvier 2021. L’instruction d’audience à avril 2022. Le dossier est partiellement reporté au printemps 2023.
- Publié le 29-01-2023 à 20h12
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Il a fallu neuf mois pour arriver à un épilogue partiel d’une affaire dont l’instruction d’audience a eu lieu en avril 2022. Et ce n’est pas fini.
Les poursuites concernent quatre jeunes dames qui ont fait la fête à Athus de manière très bruyante et très arrosée le 9 janvier 2021, en pleine pandémie. Par deux fois, les voisins ont appelé la police pour calmer les ardeurs des demoiselles.
"Les policiers ont été accueillis par des quolibets lancés par des filles hystériques, explique, Yannick Rosart, le représentant du ministère public. Elles ont provoqué une bagarre en frappant les policiers à coups de poing. Elles se sont rebellées, ont proféré des insultes. Une d’entre elles a lancé une bouteille sur un policier. La bouteille a éclaté, les morceaux de verre ont blessé le visage d’un représentant des forces de l’ordre. Une autre a menacé les verbalisants en prétendant “connaître un haut placé et qu’elle s’arrangerait pour que cela aille mal pour eux”. C’est inadmissible."
Yannick Rosart a requis huit mois de prison pour les trois principales prévenues, un seul pour la quatrième, moins impliquée.
Le juge André Jordant vient de se prononcer. Il scinde le dossier en deux parties. Pour deux des quatre excitées, il a rendu son jugement. Pour celle qui est en aveux, qui s’est rebellée et a blessé le représentant des forces de l’ordre, il a considéré les préventions établies, mais a estimé qu’elle pouvait bénéficier de la suspension du prononcé pendant un an et n’aurait pas de peine.
Pour celle qui a proféré des menaces, le jugement reprend les termes lancés aux policiers: "Je connais votre chef. Je refuse de donner mon identité et vous allez voir ce qui va se passer. Je vais déposer plainte contre vous et, si vous procédez à des arrestations, cela va mal se terminer pour vous." Me Jordant a décidé de l’acquitter en estimant que ces propos laconiques sont insuffisants pour établir une menace et qu’il y a un doute sur la réalité de la prévention retenue par le ministère public.
Les deux autres devront encore patienter, le tribunal estimant que certains procès-verbaux manquent au dossier. Il faudra rouvrir les débats lorsque le ministère public pourra fournir les documents manquants. Cela permettra probablement aux prévenues d’invoquer le dépassement du délai raisonnable.