Nos pompiers sont (presque) bien armés pour affronter l’an neuf
Le commandant de la zone de secours Luxembourg n’appréhende pas l’année 2023, mais il reste prudent malgré tout.
Publié le 20-01-2023 à 08h00
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Difficile de prédire dans une boule de cristal ce que 2023 réservera à nos pompiers. Stéphane Thiry, le commandant de la zone de secours Luxembourg, ne s’alarme pas, mais il garde à l’œil certains phénomènes. "Les incendies extérieurs que nous avons connus en 2022 sont exceptionnels. Cela représente le double d’une année normale. Pour les inondations, cela a été très calme. On subit un peu ce que le réchauffement climatique nous amène, mais tout cas, il est de notre devoir de s’y préparer", explique-t-il.
Inondations et feux de forêt
Depuis les inondations de juillet 2021, la zone s’est équipée. Elle a acheté des barrages amovibles en plastique pouvant dévier l’eau jusqu’à une hauteur de 80 cm. D’autres dispositifs, pour freiner les eaux de ruissellement jusqu’à 30 cm, ont aussi été acquis. Le tout, pour un budget d’environ 40 000 euros. "Nous disposions déjà de bateaux gonflables, mais inadaptés à ce que nous avons connu en 2021. Les moteurs n’étaient pas assez puissants et des déchets ont bloqué nos hélices. D’ici quelques semaines, on va recevoir un nouveau bateau qui pourra évacuer 8 personnes en même temps, en plus des sauveteurs, pour un montant de 30 000 euros", ajoute Stéphane Thiry. Notre zone de secours est déjà équipée d’autopompes spécialisées dans les feux de forêts.
Remplacer judicieusement
Même si certaines d’entre elles peuvent avoir plus de 40 ans, il n’est pas question de les remplacer. "Ce sont des véhicules qui fonctionnent parfaitement, ils sont increvables. Il n’est pas utile d’acheter du neuf alors que ces véhicules nous aident parfaitement. Pour information, une autopompe neuve, cela coûte 600 000 euros", détaille le commandant.
Pour l’aspect "feu de forêt", l’objectif des pompiers est de collaborer, plutôt que d’investir. Ils veulent travailler en partenariat avec la DNF pour bénéficier d’un appui de taille lors d’un incendie d’ampleur. "On aimerait aussi acheter deux réserves d’eau mobile. Ce sont de grosses piscines de 10 000 litres. L’avantage, c’est que le camion-citerne pourra se déplacer pour amener l’eau plutôt que de rester statique durant l’opération", ajoute Stéphane Thiry. Néanmoins, précisons que, chaque année, un audit interne est mené sur les véhicules et le matériel en vue de les remplacer par des camions et accessoires polyvalents. "Bien sûr, s’il faut remplacer un élément de notre charroi, nous le ferons. Mais nous analysons chaque véhicule avant d’en commander un nouveau. Un plan d’investissement est prévu pour assurer les 10 prochaines années. On doit faire ça en bon père de famille", termine le commandant.