Deux moutons victimes d’un loup à Libramont ?
Tout porte à croire qu’un loup aurait de nouveau sévi dans la région cette semaine. Les analyses ADN devront confirmer la chose.
Publié le 19-01-2023 à 17h49
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Mercredi matin, c’est une découverte bien macabre qu’un éleveur de Rondu (Libramont) a faite dans une de ses prairies. En effet, Charles Flamant a retrouvé deux de ses moutons morts, victimes d’une attaque très violente durant la nuit. "Mon père a directement appelé le vétérinaire qui a ensuite contacté le DNF, explique Mathieu Flamant, le fils de l’éleveur. Vu la profondeur des crocs, il est impensable qu’un chien ait pu faire cela. D’ailleurs, l’agent DNF est pratiquement sûr à 98% que cette attaque est celle d’un loup. Nous verrons aux analyses."
Le bélier et la brebis, seuls dans la prairie, n’ont donc pas survécu à cette terrible attaque. "Le prédateur a attaqué l’une des deux bêtes à la gorge avant de redescendre vers la panse, précise Mathieu Flamant. La seconde a subi une attaque au cou mais elle n’a pas été dépouillée par la suite."
Cette scène d’horreur, qui s’est déroulée à une centaine de mètres des habitations du village, a bien évidemment bouleversé la famille Flamant. "Cette nuit (NDLR: de mercredi à jeudi), nous avons rentré tous nos animaux par peur, poursuit le fils de l’éleveur. Même les vaches ne sont pas restées dehors."
Pour rappel, pareille mésaventure a eu lieu les 29 et 30 décembre derniers dans la région de Florenville. Là aussi, le loup était plus que suspecté d’être le fameux prédateur (lire ci-dessous).
Le loup ne serait que de passage
Depuis quelques mois, les attaques du même type semblent se multiplier dans la région. Doit-on dès lors craindre que le loup se soit installé dans les environs ? À cette question, la réponse est non selon Alain Licoppe, coordinateur du Réseau Loup Wallon au Département de l’étude du milieu naturel et agricole (Demna). "L’impression que ces attaques se répètent est à nuancer, précise-t-il. Le territoire où la présence du loup est possible est immense. Il couvre les provinces de Luxembourg, Namur et Liège. Le nombre de cas est donc très minime par rapport à cette vaste étendue. Actuellement, aucun élément ne vient démontrer que le loup est venu s’installer dans ces régions."
Concernant l’attaque récente à Rondu, le spécialiste se montre prudent. "J’ai eu connaissance de cette affaire mais je n’ai pas encore le dossier entre les mains. En pareil cas, il est de toute façon préférable d’attendre les résultats ADN avant de confirmer ou d’infirmer l’attaque d’un loup. Nous recevrons les échantillons en début de semaine prochaine et les résultats ne sont pas attendus avant une quinzaine de jours. S’il s’avère qu’il s’agit bien d’une attaque de loup, la région concernée est connue pour être une zone migratoire pour l’animal. Ce loup ne serait donc que de passage." Et pour les propriétaires de cheptel, être victime d’une telle attaque est sans doute la faute à pas de chance. "Le risque zéro est impossible et mettre en place tout un système de protection de la part des éleveurs coûterait beaucoup d’argent. Cela n’en vaut pas la peine puisque le risque est assez minime", termine Alain Licoppe.