Les étrennes du facteur : la tradition se perd en province de Luxembourg
La dringuelle au facteur existe encore. Mais pas question pour l’agent de la solliciter, il peut la recevoir. À votre bon cœur donc…
Publié le 09-01-2023 à 19h19 - Mis à jour le 09-01-2023 à 21h49
De petites étrennes, face au temps de chien de ce lundi de rentrée, voilà qui ne ferait pas mal ! L’agent arlonais de Bpost, Lionel Prates Escarduca, ne les demandera évidemment pas. Si la période des dringuelles touche à sa fin, il est encore temps de faire plaisir à son facteur.
"On a encore certaines personnes qui sont attachées aux traditions. Ce sont souvent des chocolats. J’ai reçu aussi une bouteille de jus de pommes fait maison, certaines personnes donnent de l’argent, même si ce n’est plus autorisé. C’est parfois cinq ou dix euros".
Difficile pour ce jeune facteur de dire si cette tradition est en train de se perdre. "Je suis un très jeune facteur, mais par rapport à ce que j’ai pu entendre, oui, ça se perd".
Il apprécie en tout cas les encouragements qui font toujours plaisir. Surtout en cette période où les paquets et les lettres affluent plus que d’habitude.
Pas d'étrennes pour les éboueurs de la province : ils sont interdits de porte-à-portePas comme il y a 30 ans
On pose la question des étrennes à un facteur au bureau de poste. "C’est strictement interdit au guichet", répond l’employé. Ce facteur toujours en activité, mais plus sur le terrain, évoque ce temps béni d’il y a une trentaine d’années: "Aujourd’hui, on ne voit plus autant les gens, j’ai toujours travaillé dans les petits villages, on voyait à cette époque 50% de notre clientèle. Là, effectivement, il y avait des dringuelles, mais il faut dire que le service était autre. Je me souviens, on rentrait chez les gens, les portes étaient ouvertes, il y avait une ordonnance du pharmacien, on la prenait. Le lendemain, on rapportait la course et on remettait la monnaie. Il est évident que les gens vous laissaient des dringuelles et pour certains facteurs, cela pouvait aller jusqu’à un demi, voire un traitement ". Une autre époque.
Ne pas demander
La porte-parole de Bpost, Veerle Van Mierlo résume ce qui est possible aujourd’hui: "La politique de l’entreprise est que les postiers ne peuvent pas demander d’étrennes, mais peuvent en recevoir. Ce qu’ils font souvent, c’est mettre une carte de vœux dans les boîtes. Mais si des clients veulent mettre en valeur leur facteur, qui serions-nous pour dire qu’ils ne peuvent pas accepter quelque chose ?".