Le virtuose Jean-François Zygel en spectacle à la maison de la culture d'Arlon le 19 janvier
Le virtuose Jean-François Zygel sera à Arlon le 19 janvier au profit des œuvres du Lions Club d’Arlon. Et pour un spectacle étonnant !
Publié le 09-01-2023 à 06h00
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Jean-François Zygel, vous serez à Arlon le 19 janvier. Ce n’est pas une première, vous y avez une certaine attache par votre famille ?
Effectivement, j’ai déjà eu l’occasion de me produire à Arlon en 2016, à l’église Saint-Martin, pour un concert intitulé « East Side Story », en compagnie de l’extraordinaire chanteuse yiddish Talila, du virtuose de la clarinettiste Teddy Lasry et de la magnifique violoncelliste Martine Bailly. Une soirée au profit de la synagogue, alors menacée par le mérule… Il se trouve que mon arrière-grand-père a justement chanté dans cette synagogue, ma famille paternelle ayant résidé quelque temps à Arlon.
Vous allez jouer avec des jeunes sur scène ?
J’adore enseigner l’improvisation ! J’ai d’ailleurs fondé la classe d’improvisation au piano au Conservatoire de Paris (CNSMDP) il y a une vingtaine d’années et je donne régulièrement des masterclasses en France et à l’étranger. Comme mon concert à la Maison de la culture sera précédée la veille d’un atelier d’improvisation au Conservatoire, j’ai proposé qu’au cours de ce récital montent sur scène un ou deux des musiciens qui auront participé à cet atelier.
On dit de vous que vous êtes synesthète, en deux mots, ce que cela veut dire, c’est un don ou un trouble ?
Un trouble, certainement pas ! (en tout cas, j’espère.) mais c’est vrai que dans ma tête tout se transforme instantanément en musique: une émotion, un paysage, un monument, une sensation… Alors en visitant Arlon et ses alentours, je vais emmagasiner des tas de choses, ce que j’aurai ressenti au cours de mes promenades, les rencontres que j’aurai faites, etc. Et c’est tout cela qui viendra nourrir mon récital du 19 janvier, sans compter bien sûr le moment présent, la vibration particulière de la salle et du public…
Avec vos émissions grand public, vous avez « démocratisé » la musique classique, cela fait plaisir ou pas ?
Vous avez raison: parallèlement à ma carrière de pianiste compositeur, j’ai éprouvé la nécessité de faire à la télévision et à la radio des émissions pour faire connaître, expliquer et populariser les grandes œuvres et les grands compositeurs. Pour quelqu’un qui n’a pas eu l’habitude dans son enfance ou son adolescence d’écouter de la musique classique, de se former le goût et l’oreille, ce n’est pas toujours évident d’oser écouter autre chose que du rock ou de la chanson…
Cette médiatisation, comment est-elle perçue dans le monde plus « conformiste » des musiciens de musique classique ?
Les musiciens classiques ne sont pas plus conformistes que les autres, je dirais même plutôt l’inverse ! Il y a parmi eux un nombre incroyable de personnalités singulières, authentiques, originales, qui consacrent leur vie à inventer et à innover. En ce qui me concerne, j’essaie à ma manière de suivre la voie tracée par Léonard Bernstein et Glenn Gould, qui étaient à la fois pianistes, chefs d’orchestre, compositeurs et passeurs.
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