Un invétéré dragueur prend trois ans de prison
Dame à la gare de Namur, mineure dans le train à Florenville, même les enquêtrices du Centre de santé mentale, il les a draguées lourdement.
Publié le 06-01-2023 à 06h00 - Mis à jour le 06-01-2023 à 10h05
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Lors de deux instructions d’audience, le Virtonnais Ousmane Diallo a présenté le visage raisonnable d’un jeune de 26 ans qui se demandait ce qu’il faisait devant un tribunal, estimant qu’on ne pouvait lui reprocher qu’une gentille drague maladroite vis-à-vis d’une jeune fille. Les termes du jugement sévère qui vient d’être rendu par le juge André Jordant démontrent à l’envi que l’habit ne fait pas le moine.
Tout a débuté le 23 mai 2022 à la gare de Virton. Une jeune fille de 16 ans qui était montée à Libramont dans un train quasi vide pour se rendre à Virton, a déposé plainte à l’encontre d’un homme, monté en gare de Bertrix, qui s’est assis derrière elle et a commencé à lui déclarer "qu’il l’aimait, qu’il avait envie d’elle, qu’elle était tellement belle". Il lui a caressé la nuque, les cheveux, les bras… en continuant son manège. Terrorisée, tétanisée, la demoiselle a dû supporter ses avances jusqu’à son point de destination.
Arrêté le jour même par les policiers gaumais, Ousmane Diallo s’est rebellé, a menacé et a envoyé une volée de coups aux verbalisants. Il est incarcéré à la prison d’Arlon depuis lors.
Une multitude de casseroles qui ne plaident pas en sa faveur
Son pedigree ne plaide pas en sa faveur. Une autre affaire est à l’instruction concernant l’agression sexuelle d’une dame à la gare de Namur. Son casier judiciaire édifiant avec des condamnations à 15, 12, 10 mois… pour des affaires diverses de coups et blessures, stupéfiants, alcoolémie et port d’armes, montrent à suffisance qu’il collectionne les casseroles et les faits d’armes et qu’il est en récidive légale.
Afin de mieux cerner son profil psychologique, le tribunal a ordonné une expertise par le Centre de santé mentale de Libramont. Dans leur rapport, les expertes ont signalé un comportement pour le moins inhabituel: "Pendant son interrogatoire, il n’a pas hésité à nous poser des questions familières et personnelles sur notre vie privée, allant jusqu’à nous draguer." Le rapport conclut à une personnalité pathologique et antisociale avec un risque de récidive élevé.
L’avocat du Virtonnais, Me Raphaël Plainchamp, avait plaidé pour une peine de travail parce qu’il n’y avait rien d’autre dans le dossier que la parole d’une jeune fille pour étayer la thèse du ministère public qui, de son côté, avait requis 18 mois de prison.
Le juge Jordant a été plus loin en condamnant Ousmane Diallo à trois ans de prison dont un tiers avec un sursis de cinq ans. Il devra payer en outre 1 600 € de frais de justice et sera privé de ses droits civils pour une période de dix ans.