Ils ferment leur boulagerie à Baranzy : « C’est la manière qui fait le plus mal »
Dans l’impossibilité de faire face à des charges insurmontables, la boulangerie Uyttersprot-Thielens à Baranzy fermera ses portes.
Publié le 06-01-2023 à 06h00
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En guise de message de bonne année, le 31 décembre 2022, Christiane et Serge Uyttersprot-Thielens ont posté un avis de fermeture définitive. Le couple dont la boulangerie est située à Baranzy (Musson) ne peut plus faire face aux augmentations des coûts des matières premières, de l’énergie et des frais de personnel. "On a augmenté le prix du pain en passant de 2,5 à 3 € mais je me vois mal proposer une galette des rois à 20 €", explique Serge Uyttersprot. Et de poursuivre: "On a eu une réunion avec notre comptable, notre contrat d’énergie à prix fixe se termine début d’année, ce qui va signifier que le prix va quadrupler. Impossible de continuer dans ces conditions." Pour ne pas engloutir les quelques petites réserves accumulées au cours des 28 années de présence dans la commune, la décision est sage, mais "c’est la manière qui fait le plus mal", souligne celui pour lequel le métier était une véritable passion. "On arrête avant l’orage, on ne veut pas tomber dans le précipice."
Ne comptant pas ses heures, accumulant les semaines de 70 h de travail avec des ouvertures 7 jours sur 7 durant de nombreuses années, la qualité de ses produits est connue et reconnue, ses compositions festives appréciées. Il n’a jamais manqué de courage, ne peut se targuer d’être dispendieux, mais investissant à plusieurs reprises dans de nouveaux locaux, matériels et installations. Durant la période de Covid, "j’ai remplacé mon four, un investissement même d’occasion, qui représente tout de même 50 000 € alors qu’il n’était plus possible de servir un sandwich ou un café dans le salon de dégustation". Et depuis lors, la clientèle n’a pas vraiment repris ses habitudes.
Pas de chômage
Pour le couple, ce n’est pas encore l’heure de la pension, il comptait bien réduire progressivement ses activités dans les toutes prochaines années. L’arrêt prématuré des activités ne lui accordera plus de rentrées financières, il ne pourra non plus bénéficier de revenu de remplacement. Pas de droit au chômage, au contraire de la fidèle employée Murielle Lamuraux qui est restée, avec Christiane, l’épouse, durant un quart-de siècle, derrière le comptoir. "Peut-être pourrons-nous bénéficier du droit passerelle, environ 1 500 € pour le couple, après examen de notre situation lorsque l’on sera fermé depuis au moins 7 jours", glisse encore celui qui vit une situation émouvante. Alors si vous voulez profiter d’un véritable pain artisanal, d’un savoureux pâté gaumais, d’une tarte goûteuse ou enfiler la couronne de roi ou reine après avoir découvert la fève, ou simplement saluer le couple, il ne vous reste plus que quelques jours pour passer à Baranzy.