Zone de secours Luxembourg : davantage d’agressions, mais pas comme à Bruxelles
Chez nous, les agressions envers les services de secours ont augmenté depuis quelques années, mais rien avoir avec ce que connaît Bruxelles.
Publié le 05-01-2023 à 15h26 - Mis à jour le 05-01-2023 à 15h32
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Lors des réveillons de Noël et du nouvel an, plusieurs pompiers et ambulanciers ont été agressés par des individus prêts à en découdre. Au moins deux victimes sont en arrêt de travail et le syndicat SLFP annonce des actions de grèves dans les zones de secours. Chez nous, en province de Luxembourg, le son de cloche est plutôt différent, même si on reconnaît que les agressions ont sensiblement augmenté ces dernières années. "On ne peut pas comparer Bruxelles et la province de Luxembourg. On ne connaît pas de phénomènes d’agression. Mais toujours sans faire de comparaison, au cours des années précédentes, on a rencontré de plus en plus des agressions verbales et de petites agressions physiques", explique Stéphane Thiry, le commandant de la zone de secours Luxembourg.
L’autorité n’impressionne plus les jeunes
Même si toutes les agressions doivent être condamnées, ici, on parle de patients pouvant aller jusqu’à réagir de manière disproportionnée lors de leur prise en charge, de personnes en état d’ivresse ou en détresse psychologique. Fort d’une longue carrière au sein des pompiers, Stéphane Thiry observe malgré tout un dénominateur commun. "Lorsque j’étais plus jeune, on avait peur du policier qui représentait une figure d’autorité. Aujourd’hui, les jeunes n’ont plus peur du policier et de l’autorité. Beaucoup de personnes identifient l’autorité et l’État à une tenue, les pompiers en font partie. Tout comme les médecins également", détaille le commandant.
Où est le respect ?
Les phénomènes observés actuellement à Bruxelles pourraient arriver chez nous d’ici une dizaine d’années, car il y a toujours un décalage entre les villes et les zones rurales, estime le commandant.
Néanmoins, Stéphane Thiry pense que le respect, auparavant indiscutable, est une pièce centrale dans le dialogue avec la population. "Avant, on pouvait encore essayer de convaincre les gens agressifs, car il y avait un certain respect du métier. Aujourd’hui, on se rend compte que ce n’est plus le cas. Les gens vont monter très vite dans une certaine agressivité verbale en répercutant tout leur mal-être sur les personnes qu’ils ont pourtant appelées pour être sauvés. Cela peut se comprendre, mais ce n’est pas acceptable pour autant", conclut-il.
Il reste inexcusable de s’en prendre physiquement ou verbalement pour se défouler à des personnes dont le métier est d’assurer la sécurité du citoyen. C’est d’ailleurs, aux yeux du code pénal, une circonstance aggravante. Autrement dit, en cas de condamnation, l’auteur de ces agissements écope d’une peine plus importante.