Grippe, Covid, bronchite… des hôpitaux sont pleins
Le directeur des Affaires médicales de Vivalia confirme que les hôpitaux sont fort pleins, mais que la situation est encore sous contrôle.
Publié le 05-01-2023 à 18h50 - Mis à jour le 06-01-2023 à 07h10
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Au moment où les incertitudes planent sur les soins de santé dans la province de Luxembourg (les mêmes qu’on retrouve dans tous les hôpitaux de Wallonie), un problème supplémentaire vient se greffer.
Ces derniers jours, une épidémie de grippe multiplie les hospitalisations et nos hôpitaux, principalement Arlon et Bastogne, sont surchargés par une vague d’hospitalisation.
"Comme chaque année en janvier, confirme le docteur Pascal Pierre, le directeur démissionnaire des Affaires médicales de Vivalia, les hospitalisations liées à la grippe augmentent la charge de notre personnel hospitalier. Elles s’ajoutent à celles liées au Covid, aux bronchites et aux bronchiolites. Par ailleurs, on note avec satisfaction une tendance à la baisse pour les enfants hospitalisés pour bronchiolite. Pour cette pathologie, il semble que le pic épidémique est derrière nous."
Cette augmentation est due évidemment à la météo hivernale. La douceur relative de cette première partie de l’hiver n’empêche pas les attaques qui affectent les voies respiratoires.
"Au contraire, poursuit le docteur Pierre. Le froid et l’humidité sont les facteurs principaux qui expliquent ce phénomène grippal, mais lorsque les températures sont très basses et qu’il gèle à pierre fendre, les gens ont tendance à se calfeutrer chez eux et à moins s’exposer aux risques de maladie."
Les hôpitaux sont pleins
Le médecin reconnaît cependant que les hôpitaux de la province sont fort pleins. Le manque de personnel, la fermeture de lits principalement à Arlon, les autres causes d’hospitalisations ne facilitent pas les choses, mais actuellement la situation est sous contrôle et ne nécessite pas de déclencher un plan B.
En cas de saturation, on pourra répartir les personnes hospitalisées entre les différents hôpitaux de Vivalia, voire les acheminer vers des hôpitaux en dehors de la province, voire encore déprogrammer certaines opérations non urgentes comme on l’a fait en période de Covid. Mais nous n’en sommes pas du tout là.
Au-delà de la "grippette" que chacun connaît, une grippe sévère peut provoquer des complications qui peuvent aller jusqu’au décès.
La grippe saisonnière fait toujours des dégâts
97% des décès dus à la grippe affectent des personnes de plus de 65 ans et 86% des personnes souffrant de maladies chroniques en meurent. Il est fortement conseillé à cette population fragilisée, comme aux femmes enceintes, de se faire vacciner.
Selon les années, 2 à 8% de la population (500 000 personnes en moyenne) sont atteintes de la grippe. Les autorités sanitaires parlent d’épidémie modérée dès que 5% de la population est atteinte (550 000 personnes) et d’épidémie intense quand le nombre de malades dépasse les 10% (1 100 000).
Le cap épidémique atteint
Fin décembre, il y a quelques jours, selon Sciensano, 22% des patients qui consultaient un généraliste souffraient effectivement de la grippe et 106 personnes sur 100 000 habitants ont consulté hebdomadairement un médecin pour des symptômes grippaux.
Ces chiffres laissent à penser que le cap épidémique est atteint.
Sans être alarmiste, l’évolution statistique devra être étroitement surveillée, quand on sait que la période grippale ne se termine qu’en mars et qu’en 2022, le pic avait été seulement atteint dans la deuxième quinzaine de février.