Alcoolisé, un homme de 78 ans plante sa voiture contre un poteau
Un homme de 78 ans noie sa tristesse dans l’alcool et plante sa Berlingo dans un poteau électrique.
Publié le 03-01-2023 à 06h00
Le pas peu assuré, voûté, visiblement consterné d’être devant un tribunal pour la première fois de sa vie, un homme de 78 ans, de Saint-Vincent (Tintigny), s’est présenté fin de l’année dernière devant le tribunal correctionnel d’Arlon. Penaud, il s’est assis devant son avocat, Me Frédéric Gavroy. Il a répondu avec une tristesse évidente au juge Philippe Nazé: "Je vous jure que cela n’arrivera plus, Monsieur le juge. Je n’étais pas bien. J’ai pris conscience de mon erreur."
Le 7 janvier 2020, à 10 h 45, le vieux monsieur a quitté son domicile pour se rendre chez son kiné, une boîte de praline à la main pour le remercier de ses bons soins. Il est monté dans sa voiture et un peu plus loin, il a fait une mauvaise manœuvre. Il a enfoncé son Citroën Berlingo dans une boîte aux lettres et un poteau électrique. Il s’en est tiré avec des blessures au front, à la cheville et des fractures aux côtes. Les policiers arrivés sur place ont constaté que le conducteur maladroit avait un taux d’alcoolémie de 2,15 gr par litre de sang et qu’une bouteille vide de pineau traînait sur le siège passager.
En première instance, le tribunal de police a condamné le Tintignolais à 1 600 € d’amende, trois mois de déchéance et l’obligation d’installer un alcolock anti démarrage. M Gavroy et son client font appel de cette sanction.
"Le casier judiciaire de mon client est vierge depuis plus de 50 ans, plaide l’avocat. C’est un fait isolé. Il venait de perdre son épouse, malade et fortement handicapée, dont il s’occupait jour et nuit. Il s’est retrouvé seul et déprimé. Il a eu le tort de noyer son chagrin dans l’alcool. Il reconnaît son erreur, mais on ne peut quand même pas l’empêcher de prendre sa voiture pour aller faire ses courses, voir ses petits-enfants ou chercher ses médicaments à la pharmacie. Je vous demande de lui accorder la suspension du prononcé."
Le ministère public ne l’entend pas de cette oreille estimant que cette alcoolémie grave aurait pu avoir des conséquences dramatiques. Le jugement sera rendu le 18 janvier.