Le lac de Nisramont était très bas en septembre : "En quelques jours, il est revenu à niveau"
Le niveau du lac de Nisramont était au plus bas en septembre. Qu’en est-il maintenant ?
Publié le 30-12-2022 à 09h45 - Mis à jour le 30-12-2022 à 10h47
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Début septembre 2022, la sécheresse se poursuit en Belgique et en province de Luxembourg. Cela a de nombreuses conséquences, y compris sur le fameux lac de Nisramont, en amont du barrage. Ce dernier a vu son niveau descendre d’environ deux mètres, soit le plus bas depuis la grande sécheresse de 1976 ! Guido Paulus, agent du Service Public de Wallonie et inspecteur des voies hydrauliques au barrage de Nisramont depuis trente ans, avait témoigné de cette baisse spectaculaire dans nos pages. On refait le point avec lui.
Guido Paulus, a-t-il fallu longtemps pour que le lac retrouve un niveau correct ?
Il ne faut jamais longtemps, quelques jours de pluie ou un gros orage sur une nuit et il revient à sa normale. Cela dépend évidemment de la pluviométrie.
Si début septembre le niveau était très bas, ce dernier était revenu à niveau quand je suis rentré de vacances le 15 septembre. Le lac s’était déjà renouvelé. Et il est en débordement depuis. Nous voulions d’ailleurs profiter du bas niveau pour effectuer quelques travaux sur des pilliers en fer, il a fallu se dépêcher.
Actuellement, le niveau est donc dans les normes des années précédentes.
On est donc loin du cas du lac de la Gileppe, qui affiche toujours un niveau trop bas d’une dizaine de mètres ?
Oui car ce sont deux configurations différentes, avec un bassin plus petit par rapport à la capacité du lac chez eux. Cela leur demande donc plus de temps. Puis le fonctionnement des barrages est différent. Là, ils doivent parfois maintenir à un niveau plus bas en cas de forte pluie, l’expérience de 2021 l’a démontré. Ici, à Nisramont, c’est un barrage à niveau constant.
Nous ne savons pas réguler son niveau, l’eau se contente de passer par le barrage, en débordant.
Ce niveau fort bas de septembre a-t-il eu des conséquences sur le tourisme ?
Assez oui, la navigation a été interdite, du 14 août au 5,6 septembre. Entre autres à cause des risques avec les sédiments et de voir des imprudents aller dessus. Les promenades aux alentours n’étaient, elles, pas interdites.
La durée de l’interdiction a été assez normale par rapport à une année de sécheresse. C’était d’ailleurs assez identique en 2020, où le niveau était descendu d’1,3 m.
Vous êtes en place depuis 30 ans, ces épisodes de sécheresse sont-ils plus fréquents qu’avant ?
Sur les trois dernières années, clairement oui puisque nous avons eu deux périodes de sécheresse. Mais 2021 était une année très pluvieuse. Que nous réserve 2023 ? C’est impossible à dire pour nous. Par rapport au niveau d’eau, il faut aussi prendre en compte le fait qu’il faut maintenir une stabilité en livraison d’eau potable et que de plus en plus de communes sont en pénurie, donc on peut comprendre que le niveau peut baisser.
Quels sont les risques si le niveau descendait encore plus bas dans les années à venir ?
Je pense que ça ne serait pas trop impactant au niveau de la distribution de l’eau, car les réserves d’eau potables sont importantes. Mais il faudrait sans doute restreindre l’utilisation de l’eau aux usages importants. Au niveau touristique, l’impact serait similaire.
Il faut savoir qu’en 1976, le niveau était descendu bien plus bas que cet été, de plusieurs mètres. La sécheresse avait duré jusque mi-octobre. Ils n’étaient pas loin de faire appel à des autopompes. C’était pire que cette année.