Le musicien contrôlé en état d’ivresse à Tintigny pourra bien aller chanter à Ouagadougou
Condamné à un an de prison en première instance, le Tribunal supprime sa peine pour qu’il puisse effectuer la tournée avec son groupe en Afrique.
Publié le 27-12-2022 à 18h16 - Mis à jour le 27-12-2022 à 18h17
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Le 9 août 2020, une patrouille de la police, installée Grand-Rue à Tintigny, effectue des contrôles d’alcoolémie. À 0 h 15, ils arrêtent une petite Peugeot 208. À son bord, un homme de 45 ans au look d’artiste souffle péniblement dans l’éthylotest, qui révèle un taux de 1,6 gr par litre de sang. Pire encore, les verbalisants constatent un état d’ivresse, comme le relève le florilège repris dans leur rapport: "Manifestement ivre, apparence assoupie, paupières lourdes, bave, transpiration, agressivité anormale, titube, cherche appui pour se maintenir debout, bredouille…"
L’homme est dans un tel état qu’il n’a pas pu être entendu. Outre son état éthylique, il circulait sans permis, sans assurance, sans contrôle technique en ordre et dans un véhicule non immatriculé. Son véhicule a été évidemment immobilisé.
Prévenu d’une multitude d’infractions et récidiviste, il a été condamné en première instance à un an de prison, 4 800 € d’amende et six mois de déchéance supplémentaires du permis de conduire. Il n’avait pas daigné se présenter devant le tribunal.
Ne pas mettre en l’air le projet de toute une vie
Accompagné de Me Rui Valente, un avocat grand-ducal, l’homme est venu s’expliquer et plaider la clémence devant le tribunal correctionnel, statuant en appel du tribunal de police.
"Je suis musicien et je travaille sur un projet créatif pour un groupe du Burkina-Faso, explique-t-il. Le jour des faits, je me suis senti seul et j’ai été au restaurant où j’ai retrouvé un ami. On a trop bu, au moins six verres de rosé chacun. Mais je me sentais tout à fait en état de conduire." Le prévenu ne conteste cependant pas les préventions, mais souhaite éviter la peine d’emprisonnement qui l’empêcherait de quitter le territoire et mettrait à néant son projet de tournée en Afrique. "Si je dois aller en prison et que je ne peux pas me rendre à Ouagadougou, c’est un projet de vie qui sera foutu."
Le tribunal d’appel, présidé par le juge Philippe Nazé, estime dans ses attendus que les peines prononcées ne répondent pas à une juste répression. Il a carrément supprimé la peine de prison, "qui aurait eu un impact considérable sur sa situation personnelle". Afin de favoriser son amendement, et ne pas compliquer sa situation financière déjà précaire, un sursis lui a été accordé pour les 3/4 de la peine d’amende et de quatre des six mois de la déchéance.