Abandonnée à Rachecourt puis sauvée, Flora la jument a dû être euthanasiée (vidéo)
Aux portes du village de Rachecourt (Aubange), une histoire de maltraitance animale se termine par la mort de Flora, une jument.
Publié le 07-12-2022 à 06h00 - Mis à jour le 07-12-2022 à 10h27
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Depuis le message posté sur facebook par Nathalie Chantraine, une amie des animaux, les commentaires s’additionnent d’heure en heure. L’histoire de Flora est pénible. La jument a été euthanasiée malgré les soins prodigués depuis le début de l’été par une petite équipe, avec l’aide du vétérinaire Alizée Polo.

Le 19 juin, Sandrine Kelner a remarqué dans une pâture à la sortie du village de Rachecourt un cheval laissé à l’abandon. Elle raconte: " La jument était dans un état pitoyable, à moitié sauvage. Les asticots sautaient par centaines de ses jambes, ses sabots n’avaient jamais été faits. Elle avait de l’infection partout aux quatre membres. Chaque jour, je lui ai apporté des graines et de l’eau. Heureusement, il y avait un peu d’herbe dans le pré. Visiblement, le propriétaire ne s’en était jamais occupé." La situation devenait intenable pour l’animal. Alors le 5 novembre, elle a pris une décision forte: "J’ ai mobilisé une partie de mes amis pour aller récupérer le cheval dans la pâture. À cinq, on a mis six heures pour l’attraper et la déplacer avec un van. L’animal était sauvage, il n’avait jamais porté de licol, il avait peur des êtres humains."
L’équipe a alors conduit Flora dans un des box "au domaine de la clé des champs" à Baranzy (Musson). Un document a été présenté au propriétaire pour lui signifier la prise de possession et prise en charge des frais médicaux. Sur place, la vétérinaire a examiné l’animal et estimé son âge: entre 10 et 12 ans. Sans vaccin, il n’avait jamais vu le maréchal-ferrant. Ses membres étaient rongés par les asticots. Il se trouvait dans un état de maigreur important et, outre son infection résultat d’une gale de plusieurs années, il souffrait de piroplasmose.

Quatre piqûres de morphine par jour et un traitement complémentaire n’ont malheureusement pas suffi à sauver l’animal, son système immunitaire était complètement détruit. La veille de la visite du grand saint, la décision a été prise d’arrêter les souffrances et de dire au revoir à cet animal.
Sandrine Kelner termine: "Ce qui est grave dans cette affaire c’est que l’ex-propriétaire ou plutôt bourreau n’en est pas à sa première affaire de maltraitance. Il a déjà perdu deux autres chevaux. On avait porté plainte pour le premier cheval, mais sans réaction. Il possède encore d’autres animaux dont on peut se demander comment ils sont traités. L’homme est un habitant du village. On ne peut que demander que Flora ne soit pas morte pour rien et que tous ceux qui continuent à maltraiter leurs animaux soient enfin poursuivis et punis."
Des centaines d’asticots sur les membres
De nombreuses photos montrent l’état sanitaire peu ragoûtant de Flora, cette jument d’une dizaine d’années, laissée à l’abandon par son initial propriétaire et prise en charge par une petite équipe du village pour essayer de la sauver.
Une policière dédiée au bien-être animal
Du côté de la zone de police Sud-Luxembourg, on assure que toute plainte est toujours instruite. "D’ailleurs, ce matin (NDLR: mardi matin) , on est allé saisir deux chiens chez un citoyen et, avec l’accord passé entre la Ville et la SPA, ils ont été transférés au centre d’Arlon", communique un commissaire. Évidemment pour un cheval, il en va tout autrement, il faut faire appel aux services de la Région wallonne.
Depuis peu, une policière a suivi une formation et est spécialement dédiée à ce type de phénomène. "Elle a transmis son savoir à tous les membres de nos équipes. La maigreur n’est pas le seul élément à prendre en considération. D’autres constatations sont nécessaires pour établir la maltraitance comme les ongles soignés ou pas, etc." Le bien-être animal fait aussi partie des missions des équipes sur le terrain.
Et si le nouveau permis de détention d’animal concerne, depuis le 1er juillet 2022, toutes les races de chiens, chats, oiseaux, hamsters, souris, poissons, poules dans le cadre d’un loisir, tortues, reptiles et NAC, lapins, furets et chèvres, il vise aussi les chevaux dans le cadre d’un loisir. Cependant, le permis n’est pas obligatoire si l’acquéreur est un professionnel.
