9 ans et 6 ans de prison pour les parents absuseurs de Florenville
Ce lundi, ils ont été reconnu coupables d'avoir violé leur propre fille de 10 ans et d'avoir favorisé la prostitution de cet enfant.
Publié le 29-11-2022 à 06h00
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C’est un des dossiers les plus glauques de ces dernières années dans les travées du palais de justice d’Arlon. Le mois passé, le tribunal correctionnel d’Arlon avait siégé en chambre à trois juges, au sein de la salle de cour d’assises du rez-de-chaussée, pour entendre les plaidoiries et réquisitoire dans cette affaire.
Deux parents de Florenville âgés d’une cinquantaine d’année sont poursuivis pour avoir non seulement violé leur fillette qui avait 10 ans au moment des faits, mais avoir en outre contraint leur enfant à se prostituer avec un adulte, de la même ville de Florenville.
Selon le parquet, la mère, prostituée elle-même, avait participé activement à ces actes sexuels avec cet adulte consommateur puisque lors d’une séance, elle avait même filmé avec une webcam le "client" lécher le sexe de la fillette et c’est le père qui recevait ses images pour son plaisir.
Quant aux scènes de viol par les parents sur l’enfant, la mère est poursuivie en réalité pour une participation passive. Elle n’a rien fait pour s’opposer aux gestes posés par son mari à l’égard de la fillette. Elle a assisté à au moins une fellation du père imposé à la petite fille et ne s’est pas opposée à cette scène.
La mère acquittée pour le grooming
Le jugement est tombé ce lundi matin à Arlon. Les parents sont reconnus coupables de toutes les préventions à leur charge. Un seul acquittement est prononcé pour la prévention de "grooming" à l’égard de la mère. On entend par "grooming" pédopiégeage, c’est-à-dire que les prévenus ont sollicité une autre fillette, amie de leur fille, à des fins sexuelles. Pour cette seule prévention, le tribunal dit qu’il y a un doute en ce qui concerne la mère et donc qu’elle peut être acquittée pour ces faits.
En revanche, pour toutes les autres préventions établies, le père se voit condamner à une peine de 9 ans de prison et à la mise à disposition du tribunal d’application des peines encore pendant cinq ans. Il est aussi déchu de ses droits civils et politiques pendant dix ans. Le parquet, par l’entremise de la magistrate Stéphanie Brand, avait requis une peine de 12 ans contre le père. La mère, elle, écope d’une peine de 6 ans d’emprisonnement et l’interdiction de ses droits civils et politiques pendant dix ans. Le parquet avait requis 8 ans contre elle.
Le cllent condamné aussi
Le jugement ce mercredi condamne aussi le 3e larron, le "client", un habitant de Florenville âgé de 59 ans, à une peine de 5 ans de prison, mais avec un sursis probatoire pendant cinq ans pour tout ce qui excède trois ans.
L’intéressé est donc condamné pour viol sur la fillette qu’il a reçu à deux reprises chez lui.
Il était poursuivi par ailleurs pour attentat à la pudeur sur ses propres filles, quand celles-ci étaient mineures, en 2006. Les fillettes et leur maman avaient porté plainte à l’époque, mais le dossier n’avait jamais trouvé suite devant le tribunal correctionnel.
Le tribunal aujourd’hui en 2022 estime que ce prévenu a effectivement abusé de ses filles. Mais il s’en sort avec une simple déclaration de culpabilité car les faits concernés remontent à trop longtemps et il y a dépassement du délai raisonnable.
On pourrait s’étonner aussi que ce 3e prévenu bénéficie d’un sursis probatoire pour une partie de sa peine. Pour justifier ce tarif, le tribunal, composé des trois magistrats, s’est basé sur le rapport de l’expert psychiatre, estimant que le prévenu a certes "une personnalité déficitaire et frustre, mais que son risque de récidive peut être maîtrisé par une guidance spécialisée."