Dans toute l’Europe, c’est à Temploux qu’on chine le plus
En stand-by forcé depuis deux ans, la brocante de Temploux est de retour les 20 et 21 août. Un événement gigantesque qui a su garder son charme local grâce aux villageois.
Publié le 18-08-2022 à 06h00
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Il n’y a plus à discuter. C’est statistiquement prouvé. De toutes les brocantes du Vieux continent, celle de Temploux est bel et bien la plus grande."En 2018, nous avions demandé à Proximus de faire un relevé avec les bornes GSM durant le week-end,confie Isabelle Beudels, membre de l’ASBL organisatrice de l’événement.Ils ont évalué la fréquentation à 250000 personnes. Le chiffre est à relativiser puisqu’il y a l’autoroute pas loin et les villageois. Selon nous, le nombre de visiteurs oscille entre 150000 et 180000 visiteurs."
Ils déambulent entre les 1200 emplacements que se partagent quelque 800 brocanteurs. Des mensurations qui donnent le tournis et qui bouleversent, tous les troisième week-end d’août depuis 45 ans, le quotidien des 2100 habitants de la paisible bourgade de la périphérie namuroise. Pourtant, le gigantisme n’altère en rien le charme local et la convivialité de l’événement. Grâce aux Temploutois. Nombreux à être attachés à leur brocante.
Veerle Soutewey ne raterait le rendez-vous pour rien au monde."On habite ici depuis 22 ans. On doit avoir manqué la brocante deux fois parce que des vacances se sont mises à ce moment-là,raconte-t-elle. Et ça ne faisait pas plaisir à l’un de mes fils. Eux, ils ont grandi avec la brocante."Pour la Temploutoise, dont l’habitation est située au cœur du village, l’événement renforce les liens entre les membres de la communauté locale."Tous les stands de boisson et de nourriture sont tenus par des villageois,dit-elle. Quand on se retrouve là, il y a beaucoup de complicité.C’est vraiment la grande fête du village."
Un village ouvert à tous. Aux habitués qui reviennent d’année en année et qui, au fil du temps ont fait leur place dans le cercle. Sans oublier les proches."Je loue toujours le trottoir devant chez moi. J’invite des amis et la famille à venir vendre. Ce jour-là, on mange ensemble et on fait la fête ensemble", glisse Veerle Soutewey.
Lorsqu’il s’agit de réserver une surface de vente, les locaux ont la priorité. Pour eux, les inscriptions démarrent en février. Les professionnels du commerce de seconde main et les extérieurs doivent, quant à eux, attendre le printemps."Nous avons entre 60 et 70% d’habitués", dit Isabelle Beudels.
Les «patrouilleurs» veillent au grain
Pour figurer sur le parcours long de six kilomètres, il y a des règles à respecter. À Temploux, on ne peut en effet pas vendre tout et n’importe quoi."Les brocanteurs ne peuvent pas proposer d’objets neufs,précise Isabelle Beudels.On refuse également les vêtements ou encore le militaria."
Afin de garantir le respect de la "charte", une équipe veille au grain."On les appelle les “patrouilleurs”, explique l’organisatrice.Ils doivent aussi régler les conflits qu’il pourrait y avoir si deux brocanteurs voisins ne s’entendent pas. Ça arrive."
En cas de manquement aux bonnes pratiques, la sanction est sans appel: le brocanteur ne pourra pas prétendre à un emplacement pour l’édition suivante. De quoi garantir la qualité et la réputation de l’événement. Si c’est à Temploux qu’on chine le plus, c’est peut-être là aussi que l’on chine le mieux.
Infos pratiques: www.temploux.be