Les prix des sandwiches de Martine (Libramont) augmentent avec la crise: « Je ne peux pas vendre à perte »
Comme partout, le prix des denrées alimentaires ne cesse d’augmenter. Les sandwicheries n’ont pas le choix, elles doivent augmenter leurs prix.
Publié le 07-07-2022 à 06h00 - Mis à jour le 07-07-2022 à 09h18
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Les consommateurs l’ont sans doute remarqué: le prix des sandwiches dans la plupart des sandwicheries a augmenté. Cela fait suite au prix des matières premières qui ne cessent de flamber. C’est le cas à la sandwicherie M Délices, située dans le centre de Libramont. La gérante, Martine Pecheur, doit faire face à des tickets de caisse plus conséquents et craint pour l’avenir.
Martine, qu’est-ce qui vous a décidé a augmenté le prix de vos sandwiches?
J’ai remarqué une forte augmentation de bon nombre de produits et ce, depuis la guerre en Ukraine. Quand je regarde mes factures entre janvier et maintenant, en seulement six mois, l’évolution est terrible! Les œufs, la mayonnaise, les emballages ou encore les fourchettes en bois. Tout part à la hausse. Je n’ai pas eu le choix que d’augmenter les sandwiches de 0,30 cent, mais pas que. Les salades et les pâtes sont vendues 0,50 cent plus chères. Mais honnêtement, cette augmentation ne fera pas de miracle. Je me mets à la place du client et je ne vendrai jamais un dagobert à 5,20 euros mais je ne peux pas vendre à perte non plus. Il y a des augmentations plus petites que d’autres, mais au total, la somme mentionnée sur le ticket de caisse lorsque je me rends dans une grande surface augmente considérablement. Retirer certains produits de la carte? Malheureusement non, ceux qui coûtent le plus cher sont ceux qui se vendent le mieux.
Comment réagissent la plupart des clients?
Les clients réagissent plutôt bien. J’ai augmenté mes prix au 1er juillet et pour l’instant, je n’ai pas encore eu de mauvais retours. J’ai installé une affiche pour les avertir de ces changements. Maintenant, j’attends de voir si les clients vont revenir, mais je peux compter sur les habitués. Et puis, les clients sont conscients que les prix augmentent partout.
Ces prix qui partent à la hausse, quelles conséquences cela a sur votre commerce?
La conséquence qu’il risque d’y avoir, c’est de devoir mettre la clé sous la porte. Cette crise économique est pire que la crise sanitaire. Si les prix continuent sur leur lancée, nous aurons de moins en moins de clients, surtout si leurs salaires ne suivent pas. Et puis j’ai d’énormes frais, que ce soit en termes d’énergie ou de bâtiment. J’ai encore la chance de ne pas avoir de personnel, ce serait de toute façon impossible financièrement parlant. Je n’arrive parfois pas à me verser mon propre salaire. J’ai déjà arrêté les livraisons depuis novembre en raison de la hausse du prix du carburant, même les livraisons gratuites sur Libramont. J’aimerais cependant les reprendre en septembre. Mais que faut-il faire? Instaurer un quota de sandwiches par livraison pour ne pas que ça me coûte plus qu’autre chose? Je n’en sais rien, ce n’est pas facile du tout. Le but est tout de même de continuer ce que je fais parce que j’aime mon métier. Je suis fière d’être toujours là, je garde la tête dure.
Vous avez ouvert en 2018 et malgré cette crise, vous continuez à avoir des projets?
Bien sûr. Pourquoi pas ouvrir en soirée? Cela permettrait de rentabiliser deux fois plus sur la journée, mais ça demande du boulot. Se diversifier est une bonne chose, j’ai envie de sauver mon commerce. Mais je suis dans l’impossibilité d’engager et trouver des jeunes n’est de toute façon pas évident. Il faudrait trouver un juste milieu. On verra pour la suite. J’espère d’abord que les prix cesseront d’augmenter et que les clients continueront de venir manger ici.