Fusion avec Bastogne : la minorité de Bertogne menace d’un recours, le ton monte avec la majorité
Pas de surprise, les élus de Bastogne et Bertogne ont approuvé la fusion des deux communes. Non sans débat et votes négatifs.
Publié le 01-07-2022 à 12h56 - Mis à jour le 01-07-2022 à 13h19
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Il n’y a pas eu de surprise de dernière minute jeudi soir lors des conseils communaux, qui se tenaient simultanément: la fusion a été approuvée par les élus de Bertogne et de Bastogne. À Bertogne, le vote est passé à la majorité, la minorité votant contre. À Bastogne, le point a également été approuvé à la majorité, la minorité (C + et Jessica Mayon) s’étant abstenue.
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C’est une étape décisive qui est donc actée et qui va permettre de rentrer le dossier à la Région wallonne bien avant la date butoir du 31octobre.Le gouvernement wallon devra ensuite valider cette fusion pour qu’elle soit effective le 2 décembre 2024, après les prochaines élections communales.
Pas de surprise donc, mais évidemment, des débats et de la tension, surtout du côté de Bertogne. Les discussions y ont duré près de 40minutes devant une assemblée fournie d’une vingtaine de citoyens.Et ce dans la salle du conseil paraissant par conséquent bien exiguë.
C’est le chef de file de la minorité Jacques Aubry qui a lancé la discussion, dès le début de la séance: "C’est une fusion imposée de force, vous y auriez gagné à écouter les avis contradictoires, la population se sent flouée.On sent de l’empressement, de quoi avez-vous peur? On a voté pour un directeur général coordinateur mercredi et pour l’approbation de la fusion jeudi, tout est fait dans le désordre. Vous avez précipité ces deux conseils alors que nous avons relancé la pétition." Et Jacques Aubry de demander: "C’est le moment de permettre aux citoyens de s’exprimer, acceptez-vous de reporter le point et de nous laisser finir notre démarche?" Demande refusée suite à un vote majorité contre minorité alors que le bourgmestre bertognard Jean-Marc Franco a assuré qu’il n’y avait aucun empressement, "nous avons respecté le décret à la lettre et nous avançons" .
Le mayeur a donc enchaîné avec le point portant sur l’approbation de la fusion, rappelant le processus et les raisons de ce choix. Louis Vaguet a, lui, soutenu que la minorité n’avait pas eu assez de temps pour bien réagir après le raté de la première pétition.Et de poursuivre en menaçant: "Pour chacun des points de l’ordre du jour, les pièces doivent être disponibles dès l’envoi de la convocation.Or, le rapport de concertation Commune-CPAS a été envoyé avec 7 jours de retard.Voilà un point qui pourrait inciter à aller en recours contre vos décisions." Jean-Marc Franco a, lui, répondu que la concertation avait été faite le 27, que l’envoi avant était donc impossible et que ce n’est pas lui qui gère le CPAS, alors que Louis Vaguet continuait de charger la responsabilité du bourgmestre. De quoi faire encore monter de deux crans une tension déjà palpable depuis le début.
Éric Demeuse, le premier échevin, est alors intervenu pour la première fois, pour discuter du fond plutôt que de la forme, rappelant qu’ils se sont excusés pour la manière dont ils ont communiqué lors des prémices. " Vous vous excusez tout le temps, c’est bien le souci" , a lancé Louis Vaguet alors qu’Éric Demeuse a reproché à la minorité de s’être braquée dès le début. "Vu la forme…, a soufflé Louis Vaguet. Ce n’est pas une question de fond ici, mais bien du fait que nous ne voulons pas choisir à la place de la population.Elle doit pouvoir s’exprimer." Par rapport à la consultation, le bourgmestre précise que "s’il faut la faire, nous la ferons.Et cela coûtera entre 15000 et 20000€ à la Commune et donc à la population pour un vote qui est consultatif.Comme ça, vous serez contents." Électrique. Les débats se sont encore poursuivis dans une ambiance délicate jusqu’aux votes et à l’approbation de cette fusion.
À Bastogne, bien moins de tensions, mais tant les C + que Jessica Mayon ont regretté la forme. Cette dernière a d’ailleurs demandé le rejet du point, sans succès donc.Nous reviendrons sur le conseil communal de Bastogne dans notre édition de ce samedi.