Charles Ferdinand Nothomb (les Engagés) accuse Gérard Deprez d'avoir détruit le PSC et d'avoir été un traitre
À Habay-la-Neuve, Charles-Ferdinand Nothomb, l’ex-président du PSC, croit au renouveau des Engagés et en Maxime Prévot, leur président. Pour lui, Gérard Deprez est le fossoyeur du parti chrétien.
Publié le 27-06-2022 à 16h12 - Mis à jour le 27-06-2022 à 16h13
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Charles-Ferdinand Nothomb, l’ancien président du PSC que vous êtes, a avalé son café de travers à la lecture de l’interview de Gérard Deprez dans nos colonnes?
J’ai lu avec intérêt la très bonne interview de Daniel Lapraille. Effectivement, quand Gérard Deprez dit: «Si j’étais resté, il n’y aurait pas eu de cdH et les Engagés», il a raison. Sans sa dissidence, nous serions toujours avec le PSC et le parti aurait toujours sa capacité politique forte.
«Deprez, traître et fossoyeur du PSC»
II a déforcé le parti?
C’est évident! il l’a détruit, déforcé. Quand le chef d’un parti pendant 13 ans passe à l’ennemi, il ne passe pas tout seul, cela trouble l’ensemble de la famille. Le fait que le comité directeur ait désapprouvé sa proposition de fusion avec les libéraux en faisait un paria dans son parti. Il a cherché à se faire exclure. J’ai même refusé de l’exclure, il s’est exclu lui-même.
D’autres présidents étaient à la fête à Bastogne, comme Benoît Lutgen et Joëlle Milquet?
Je n’ai pas été invité et il ne fallait pas que je le sois. On fêtait un Monsieur qui est devenu plus âgé, comme moi, et le créateur du MCC, qui était le destructeur du PSC. Il n’était pas question que j’y accorde de l’importance. J’y apporte un écho aujourd’hui car cela permet de replacer les circonstances d’aujourd’hui dans l’histoire.
«J’apporte à Maxime Prévot la confiance des anciens, ce que j’appelle cette pensée sociale-chrétienne»
Justement, on vous a vu à Namur lors du congrès des Engagés. Votre présence, la voit-on comme l’arrière-garde du PSC ou ce lien de continuité avec la tradition?
Évidemment la seconde hypothèse. Je ne suis pas tout à fait d’accord avec le contenu du manifeste et la méthode des Engagés, mais Maxime Prévot a 40 ans de moins que moi, un parcours politique social-chrétien incontestable, il a une légitimité sociale-chrétienne incontestable et le seul à l’avoir. Et comme je veux du bien à ma famille politique, je veux du bien à Maxime Prévot et à son parti. Les 25 années sont un intermède trop long qui a amené le pauvre cdH à quatre députés dans les sondages. Alors qu’il y en avait 22 quand j’ai quitté le PSC.
Et Les Engagés vont remonter?
Évidemment! Ce drame vécu dans la famille sociale-chrétienne dû exclusivement à la trahison du président à l’ennemi se clôt aujourd’hui. J’apporte à Maxime Prévot la confiance des anciens, ce que j’appelle cette pensée sociale-chrétienne, que lui appelle autrement.
Qu’auriez-vous aimé voir plus dans ce nouveau manifeste?
Je considère que la volonté politique de Prévot de souligner lourdement qu’il prenait ses distances avec le personnalisme chrétien était une maladresse, mais je comprends qu’il veuille totalement couper avec le passé, ce qu’il a fait. Le passé, que je représente, peut venir dans un parti nouveau, qui n’a plus les défauts des 25 dernières années. Et moi, socialement engagé, je m’engage. C’est ma nature de m’engager.