Anne-Marie Trekker a déjà été rédactrice en chef à 25 ans, on l'appellait "Françoise Giroud"
Très jeune engagée dans le militantisme féminin, Annemarie Trekker a déjà dirigé un journal à l’âge de 25 ans.
Publié le 23-05-2022 à 06h00
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Annemarie Trekker est bruxelloise d’origine, elle qui a vécu sa jeunesse à Watermael-Boisfort puis à Woluwe-saint-Pierre.
Citadine, Annemarie a toujours ressenti une attirance pour ses racines familiales à la campagne.
Sa grand-mère maternelle était de Thiaumont-Attert et la petite Annemarie aimait, dans les années 50, retourner à Thiaumont (elle était parente avec Claude Berg, l’ancien directeur de la Lorraine à Arlon).
Mai 68
En plein mai 68, elle mène ses études de sociologie à l’ULB.Sa faculté est en pointe de la contestation à Bruxelles et la jeune Annemarie rejoint des mouvements féministes de l’époque. Son mémoire de fin d’études sera consacré aux mères célibataires et aux maternités illégitimes. "En fait, j’ai voulu analyser de l’intérieur pourquoi certaines personnes voulaient dominer les autres et les détruire. J’ai toujours lutté contre toutes les formes d’ostracisme."
Proche de l’ancien leader bruxellois FDFLucien Outers, Annemarie est engagée par lui comme fonctionnaire à l’Agglo, avant-garde de la Région bruxelloise.
Rédactrice en chef à 25ans
Dès ses 25ans, elle va travailler en parallèle comme rédactrice en chef pour le nouvel hebdo 4millions 4.
"Tu seras notre Françoise Giroud!" , lui lancent les patrons.
Chaque samedi matin, Annemarie quitte Bruxelles pour se rendre à l’imprimerie Havaux à Nivelles pour terminer la composition et la mise en page des textes avant l’impression. Un travail de fourmi.
Dans ce journalisme de presse écrite, son secrétaire de rédaction est le Bruxellois Jean-Pierre Vander Straeten, économiste de formation, qui va devenir son mari.
Toute sa vie d’ailleurs, Annemarie continuera à fournir des articles comme journaliste free lance, pour des magazines tels Le Ligueur et La Revue Nouvelle.
Annemarie Trekker a toujours aimé se former, évoluer, élargir son champ de connaissances.
En fin de carrière, elle se forme en sociologie clinique, à Paris, sur les liens entre les personnes et l’époque, l’éducation, l’environnement qu’elles ont reçues.
"J’ai suivi des séminaires organisés en France par Michel Legrand et axés sur les approches autobiographiques.Cela m’a donné l’envie d’organiser des tables d’écriture basées sur des histoires de vie.Les participants racontent l’histoire de leur vie familiale, tout en reliant celle-ci au contexte de l’époque" , dit Annemarie.
En 2003, l’écrivaine et sociologue tombe amoureuse avec son mari d’une ancienne maison à Tellin et s’attelle à la restaurer.Ils vivent là depuis 2004, tout en retournant régulièrement dans le Périgord, région de France à laquelle ils sont très attachés. L’ancienne grange de Tellin deviendra "la grange aux livres", vivier des tables d’écriture.