Dix-huit brebis égorgées à Nassogne : un loup suspecté
Dix-huit brebis sont mortes égorgées, très probablement par un loup. Les analyses ADN devront le confirmer. L’animal aurait agi deux nuits différentes.
Publié le 20-05-2022 à 09h12 - Mis à jour le 20-05-2022 à 09h42
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Jonathan Rifon et Sophie Deger ont une bergerie à la Converserie, sur la commune de Tenneville.Les éleveurs ont eu une bien mauvaise surprise en s’aventurant sur une de leurs parcelles mardi, dans le massif forestier de Saint-Hubert, sur la commune de Nassogne où pâturent 270 brebis. Leur cheptel d’ovins a été attaqué. Douze brebis ont été retrouvées mortes sur le site, 6 autres ont été euthanasiées et d’autres encore sont blessées. « On s’attendait à pareille attaque, explique M.Rifon, mais pas de cette ampleur, de cette violence. Nous avons des pâturages sur les communes de Tenneville, Saint-Hubert et Nassogne. »
Responsable du Réseau Loup wallon, Alain Licoppe s’est rendu sur place. "Il s’agit très probablement de l’œuvre d’un loup, vu le modus operandi utilisé, pour attaquer mais aussi consommer la chair. Toutes les brebis ont été mordues au cou, une seule fois et profondément. La plupart du temps, les loups agissent de la sorte. Les attaques de chiens sont beaucoup plus anarchiques."
D’autres carcasses?
Il semble par ailleurs que le troupeau ait subi deux assauts, la nuit de lundi à mardi, mais aussi plus tôt. "Des carcasses étaient dans un état de décomposition plus avancé , note Alain Licoppe. Il se peut donc qu’il y ait eu une première attaque 24 heures ou 48 heures au préalable.Il n’est pas exclu non plus que l’on retrouve d’autres cadavres, vu les caractéristiques du terrain, très sauvage, avec des hautes herbes, en pente…"
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Alain Licoppe poursuit: « On a procédé à des prélèvements d’ADN, et transmis les échantillons au laboratoire ce jeudi. On connaîtra les résultats dans les 7 à 10 jours. Si les analyses confirment qu’il s’agit d’un loup et que l’ADN est de bonne qualité, on tâchera alors de déterminer sa lignée, germano-polonaise ou italo-alpine. Et si c’est un loup connu chez nous ou en Europe. »
Matériel de protection
Par ailleurs, il y a peu, un agent de la DNF avait signalé au Réseau Loup avoir trouvé un excrément de loup non loin du cheptel agressé. L’ADN qui avait été prélevé sera comparé à celui prélevé mardi.
L’éleveur a lui reçu du matériel de protection, en l’occurrence des foxlights, un dispositif lumineux sous la forme de lampes clignotantes, censées éloigner tenir les loups à l’écart.
Un expert va par ailleurs estimer les pertes subies par celui-ci, afin qu’il bénéficie d’une indemnisation via une organisation conventionnée par la Région, l’association Natagriwal, pour soutenir les éleveurs à la suite du retour du loup dans nos contrées.