Découvrez ces archives françaises qui nous plongent dans les grandes guerres en Wallonie
Depuis quelques semaines, l’armée française partage une partie de ses archives audiovisuelles sur internet. L’occasion de se replonger dans l’histoire récente (et parfois douloureuse) de notre pays.
Publié le 05-11-2021 à 16h50
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Voilà un site internet qui devrait faire le bonheur de nombreux passionnés d’histoire. Depuis le 18 septembre, le ministère français des Armées offre une plongée dans son histoire grâce à "ImagesDéfense", une plateforme regroupant actuellement 180.000 photographies et 500 heures de film.
Cette initiative, qui répond à la volonté des autorités françaises de partager ses archives, permet aux internautes de (re)découvrir "les grands événements historiques; les personnalités militaires et politiques ou encore artistiques; les matériels, armements et infrastructures militaires ou encore la vie des armées", énumère Laurent Veyssière, directeur de l’ECPAD, l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense. "Mais ce sont aussi des images souvent surprenantes, relevant de secteurs inattendus comme celui des sports et des loisirs, du tourisme, de la vie culturelle et scientifique, des religions, de l’enseignement,…" De la photo du capitaine Brossard (un capitaine d’état-major attaché à la carte de France) prise en 1842 à la toute récente opération Barkhane menée au Sahel, ce sont ainsi près de deux siècles d’histoire qui sont déjà proposés. Pour le plus grand plaisir des curieux.
"Au cours de son premier mois d’ouverture, le site "ImagesDéfense" a comptabilisé plus de 340.000 pages vues", assure Laurent Veyssière. Avec, "sans surprise", "les périodes de la Première et de la Seconde guerres mondiales" parmi les recherches les plus fréquentes. En France, mais pas seulement…
Car, si le catalogue, très riche, fait surtout la part belle à l’histoire de nos voisins d’Outre-Quiévrain, il intéresse aussi les Belges qui "représentent 5% des visites sur le mois d’octobre". Logique tant "l’histoire de la Belgique et de la France sont intimement liés", souligne l’ECPAD.
À l'instar de ces images de la ville de Tournai libérée en 1918, des milliers de clichés pris dans nos régions peuvent ainsi être consultés sur le site français. Exemple avec Marche-en-Famenne, Liège, Namur, Beaumont, Perwez, Gembloux ou encore Thulin.
Marche-en-Famenne libérée en 1918
Le 22 novembre 1918, un convoi allemand est photographié à hauteur de Marche-en-Famenne.

Les soldats allemands transportent des restes de matériel et quittent la Belgique par la route de Liège.
Liège en liesse en 1918
En novembre 1918, la Première guerre mondiale prend fin.

Pour fêter l’événement, le roi Albert Ier et son épouse, Elisabeth, font leur entrée dans la ville de Liège. La foule acclame les souverains et les troupes belges qui défilent.
Namur dévastée en 1940…
Printemps 1940. La Seconde guerre mondiale fait rage en Wallonie.

Le 12 mai 1940, Namur fait alors partie des villes bombardées massivement par les envahisseurs allemands.

Parmi les clichés archivés par l’armée française, on découvre plusieurs bâtiments de la place Léopold en ruines.

Comme le cœur de la ville, la gare de Namur n’est pas épargnée par l’envahisseur. L’intérieur de l’établissement est entièrement détruit.
Les bâtiments à proximité de la Sambre ont également été touchés par les bombardements, comme c’est le cas pour cette grande bâtisse située le long de la N90, près du parc Louise Marie.

La parade allemande dans les rues de Perwez
Le 17 mai, l’ensemble de l’arrondissement de Nivelles, ainsi que Bruxelles et Anvers sont occupés peu à peu par les troupes allemandes.

Dans le Brabant wallon, à Perwez, à l’issue de la bataille de France, un blindé Panzer III de la 4e division blindée allemande (4.Panzer-Division) parade dans les rues de la ville pour les besoins de la propagande.

La ville brabançonne est dévastée. Les Nazis laissent derrière eux un paysage de désolation.
La bataille fait rage à Gembloux
Toujours en mai 1940, durant la bataille de Gembloux, les Allemands immortalisent une colonne de leur 4e division blindée (Panzer-Division).


"Parmi les nombreux véhicules, on reconnaît notamment de la gauche vers la droite: un obusier 10,5 cm Feldhaubitze 18, plusieurs semi-chenillés Sd.kfz.8, plusieurs voitures Auto-Union Horch kfz.15 tractant des canons d’infanterie (leichte Infanterie Geschütz 7,5 cm), détaille le site "ImagesDéfense". À droite, au premier plan, un Panzer I de commandement (Befehlpanzer I) et plusieurs Panzer I et II. Enfin, tout à fait à gauche, un char lourd Panzer IV."
Les fantassins allemands à Thulin
Le 23 mai 1940, les fantassins allemands du colonel (Oberst) Rudolf von Tschüdi attaquent le village de Thulin par l’ouest.

Dans la même journée, les fantassins du 469 I.R (Infanterie Regiment) investissent le village hennuyer.

Entre les rues du Calvaire et Victor Delporte, des prisonniers français quittent le village sous l’escorte de fantassins allemands.

Dans la rue Ferrer, un caporal-chef est photographié en train de souffler dans un clairon.

D’après la propagande allemande, le fantassin allemand aurait exigé qu’un soldat français souffle le "rassemblement " pour signifier à ses camarades de stopper le combat. Mais devant son refus, le caporal-chef allemand aurait confisqué l’instrument et sonné l’ordre lui-même.