Guides, scouts et patro déchantent sous la pluie: des dizaines d’évacuations et une vigilance accrue
Ces dernières heures, les litres d’eau tombés sur nos plaines ont ébouillanté les cellules de crise des mouvements de jeunesse actifs dans nos régions. Des dizaines de camps ont été évacués.
Publié le 14-07-2021 à 11h52
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Ils aiment vivre au fond des bois et à l’air libre mais, là, force est de constater que la météo pousse le bouchon un peu loin. Plus les heures passent en ce début d’été maussade et ultra-humide, plus les camps sont soumis à la pression de l’eau qui monte ou s’accumule sur les terrains de jeu devenus dangereux.
Chez les plus petits, dans des bâtiments en dur, mais surtout les plus grands, dès 12 ans, qui logent sous tente voire sur pilotis. Mardi soir et mercredi matin, de nombreux animateurs et animés ont ainsi dû plier bagages, déserter leur lieu de villégiature et trouver refuge dans un endroit plus sec, en attendant que les averses passent enfin.
Pas d’évacuation au patro
Du côté de Dornaz Beigi, porte-parole de la fédération patro, on apprend que 64 camps sont en cours en Wallonie. «Nous n'avons pas eu d'appel sur notre ligne SOS Camp (071 28 69 56), active 24 h/24, mais nous savons que certaines sections ont rencontré des problèmes mais, touchons du bois, pas au point de nécessiter une évacuation. Pendant la nuit, certains ont dû se relever pour sécuriser leurs pilotis ou, comme à Liège, mettre des sacs de sable devant l'entrée de leur salle. » En fonction des infos qui remontent, place au cas par cas.
«Dans le Namurois, par exemple, nous restons attentifs à quatre camps qui pourraient être sujets à des inondations. Pour le reste, nous étudions la possibilité de retarder certains camps qui devaient commencer dans les prochains jours. Ce n'est pas parce que la pluie s'arrête que les prés redeviennent immédiatement secs. »
Prévention et soutien logistique
Chez les scouts, il y a le feu au standard téléphonique. À l’approche de la mi-juillet, période charnière qui voit des camps se terminer et d’autres commencer, soit le gros de la vague (1800 sur tout l’été, près de 780 sur la première quinzaine et jusqu’à 1200 simultanément), de nombreuses unités risquent donc de subir les conditions météorologiques drastiques.
Plusieurs dizaines d’évacuations d’urgence ont eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi. Et, mercredi sur le coup de 10h, Coline Wellemans, alias Corsac, rassemblait encore les premières informations reçues de la cellule de crise Scout-Assistance (02 508 12 00 du lundi au vendredi de 8 à 18 h et le 0498 91 88 85 en dehors des heures de bureau), active 24 h/24 là aussi.
«Des camps évacués, ça arrive, nous sommes en Belgique, mais là, c'est inhabituel. En premier lieu, il s'agit de prévenir les secours comme cela a été fait cette nuit par les sections nécessitant de l'aide. De notre côté, nous sommes sur le pont pour prendre contact avec les gouverneurs et bourgmestres et faire le point. À ce stade de la discussion, il n'est pas question d'annuler les camps mais d'évaluer les situations les plus urgentes. La météo prévoyant une crue durant les prochains 24 heures, l'idée est désormais de faire de la prévention pour éviter les évacuations d'urgence comme il y en a eu ces dernières heures, alors que les pompiers sont déjà débordés.» La fédération se tient aussi en relais pour communiquer avec les parents et apporter son soutien logistique à ces membres.
«Nous pouvons débloquer des budgets pour amener des matelas ou tout matériel nécessaire à passer les prochaines heures à l'abri ou au sec, sur le camp ou dans un refuge. »
Reloger et retourner sur place si c’est possible
Même écho du côté des guides dont 450 camps (sur 578) sont actifs en ce moment. Le numéro de la cellule de crise est le 0498 84 22 02. «Trois camps ont été évacués, communique Romain Castelet, attaché de presse. Deux concernaient des animés et le dernier, des animateurs en pré-camp. L'idée est de les reloger un petit temps avant d'envisager un retour sur le terrain pour peu qu'il ne soit pas gorgé d'eau. À ce point, la situation est inédite. »
Ça, tous nos interlocuteurs s'accordent à le dire. «C'est une année particulière. En raison du Covid, ces moments étaient très attendus, souligne encore Dornaz Beigi. Heureusement, du point de vue des contaminations, nous n'avons quasiment pas eu de camp touché. »