Une campagne de sensibilisation par rapport à la consommation d'alcool

Réduire les risques pour la santé, liés à la consommation d’alcool, c’est le but d’un projet belgo-français, aux frontières.

Une campagne de sensibilisation par rapport à la consommation d'alcool
La population active est la plus concernée par la surconsommation quotidienne. ©georgerudy – stock.adobe.com

Une campagne va être lancée pour sensibiliser le grand public par rapport à sa consommation d’alcool. À la manœuvre: un groupement de partenaires belges et français regroupés sous la dénomination Satraq (pour Sensibilisation et action transfrontalière pour une réduction de la consommation de l’alcool au quotidien).

Une réflexion qui est en cours depuis 2019, et qui prend tout son sens à l’heure du déconfinement. Confinés, certains et certaines ont trouvé dans l’alcool une réponse à l’anxiété du moment.

Projet transfrontalier, Satraq a pour but de réduire les risques liés à la consommation d’alcool plus précisément dans les provinces de Luxembourg, de Namur et de Hainaut (côté belge) et dans le département des Ardennes (côté français).

Des régions où la consommation d'alcool, courante, relève pour ainsi dire de la culture. «Témoin du savoir-faire de nos producteurs, de choix gustatifs, elle est souvent associée à des moments de détente, festifs ou de convivialité», relèvent les partenaires du projet.

«Satraq veut épauler dans le changement celles et ceux pour qui l'alcool prend de plus en plus de place au quotidien, explique Marie-Madeleine Leurquin, du centre d'éducation du patient. Et ce avec le plus grand respect. »

La béquille qui permet de tenir

Rappelons que le Conseil supérieur de la santé recommande de ne pas boire plus de dix unités d’alcool par semaine.

Une unité, c’est 10 grammes d’alcool, soit un verre de vin de 10 cl ou une canette de bière de 25 cl. Vous aurez compris qu’une trappiste ou un verre de vin servi à la maison est bien supérieur à une unité d’alcool.

«On constate au sein de la population active un phénomène de surconsommation d'alcool, bien différent du binge-drinking chez les jeunes. Chez les travailleurs, l'alcool prend parfois une place dans le quotidien. C'est la béquille qui permet de tenir, avance Marie-Madeleine Leurquin. Nous espérons toucher les personnes, juste avant une situation de dépendance

45-54 ans et consommation quotidienne

D’après les données chiffrées récoltées en 2018 en Belgique, basées sur les déclarations volontaires de la population (données disponibles sur Sciensano), on constate que plus l’âge avance, plus la surconsommation quotidienne est présente.

En province de Luxembourg, ce serait la tranche d’âge 45-54 ans qui serait la plus concernée.

Si la campagne va toucher le grand public, les entreprises seront donc également visées, par des actions de sensibilisation, des supports d’information.

Les professionnels de la santé et du social seront également touchés. Des formations leur seront proposées afin qu’ils puissent aborder le sujet de la consommation d’alcool avec leurs patients et les orienter au besoin vers les structures adéquates.

Satraq va aussi s’adresser aux communes et aux politiques, leur communiquant les données récoltées, et des recommandations d’actions pour améliorer la situation.

Un projet de 900 000€

Ce vaste projet s’étendra jusqu’en 2022. Il est chiffré à environ 900 000€, dont la moitié est financée par l’Europe.

En Wallonie, derrière cette campagne, on retrouve le Centre d’éducation du patient, les mutualités chrétiennes et la Clairière à Bertrix.

Rappelons qu’en province de Luxembourg, il existe un réseau de partenaires d’aides et de soins en assuétudes (Coordination Luxembourg Assuétudes).

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